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Egypte : les islamistes créent la surprise

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La confrérie des Frères musulmans a effectué une percée historique en Egypte dès la première phase des législatives que le parti du président Hosni Moubarak devrait cependant largement remporter. Le porte-parole des Frères musulmans, Essam al-Eryane, a annoncé à l’AFP que la confrérie interdite, mais tolérée, avait gagné 34 des 164 sièges, soit 20% du total. Ce résultat a été confirmé par l’agence gouvernementale MENA.
A l’issue du second tour, mardi, de cette première des trois phases qui s’étaleront jusqu’au 7 décembre, le Parti National Démocrate (PND) au pouvoir va accroître ses gains, avec 110 sièges, en comptant des "indépendants". C’est au Caire et sept autres gouvernorats du pays le plus peuplé du monde arabe, qu’avaient commencé ces législatives, deux mois après la présidentielle, octroyant son cinquième mandat à Hosni Moubarak. Les candidats du PND ayant remporté un siège sont 63, dont presque tous les caciques, mais 45 "indépendants" qui n’avaient pas reçu l’investiture officielle du parti devraient s’y rallier, selon le décompte de l’AFP. "Mais la victoire islamiste, loin d’être une vraie menace pour le régime, l’arrange, en se faisant passer pour modéré face à une alternative islamique", a dit à l’AFP Hala Moustapha, rédactrice en chef de la revue Dimuqratia. C’est l’un de ces "indépendants" pro-pouvoir, Hicham Khalil, qui a ainsi battu mardi au Caire, Hossam Badrawi, un "réformateur" du PND  proche de Gamal Moubarak, le fils cadet du président, et son potentiel successeur. Après avoir été surclassé en 2000 par de tels "indépendants", le PND avait fini par disposer de 404 sièges sur 444 élus dans l’Assemblée du peuple. Dix autres sièges hors partis sont directement attribués par le président Moubarak. Ce second tour a été marqué, comme le premier le 9 novembre, par une corruption à grande échelle, mais dans un climat plus tendu, avec des incidents violents impliquant des "gros bras" du PND au Caire ou en Haute Egypte, selon des ONG locales.
Le fait le plus frappant est le score sans précédent des Frères musulmans, le plus ancien mouvement islamiste arabe qui s’affiche modéré après une longue tradition de violence et d’assassinats politiques jusqu’à l’ère Nasser. Avec 34 sièges, les Frères musulmans ont donc déjà doublé leurs gains par rapport à leurs 15 députés de la chambre issue des législatives de 2000, et presque autant qu’après les élections de 1987.  La confrérie dirigée par Mehdi Akef, ne peut présenter ses candidats que comme "indépendants" et n’est donc pas comptabilisée comme telle dans les résultats officiels.
La seule candidate de la confrérie, Makarem al-Deiri, qui proclamait la prééminence de l’homme sur la femme, a été battue à Medinet Nasr, une circonscription assez aisée du Caire.
Avec pour slogan "l’Islam est la solution", les Frères musulmans, à l’agenda politique flou et évitant jusqu’à présent une confrontation trop directe avec le pouvoir, affirment viser au total de 50 à 70 sièges.
Jamais depuis sa création en 1928 par Hassan el-Banna, le mouvement ne s’était présenté aussi librement, alors qu’il ne peut se constituer en tant que parti, mais ayant tissé sa toile à travers une pléiade d’oeuvres caritatives.

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