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égypte : Moubarak plaide non coupable à l’ouverture de son procès

© D.R

Le président égyptien déchu Hosni Moubarak, poursuivi pour le meurtre de manifestants pendant la révolte qui a renversé son régime et pour corruption, a plaidé non coupable mercredi à l’ouverture de son procès, auquel il a assisté couché sur une civière. M. Moubarak est le premier dirigeant du Moyen-Orient à comparaître en personne depuis le début du «printemps arabe». «Toutes ces accusations, je les nie complètement», a déclaré M. Moubarak en s’emparant du micro qui lui était tendu, d’une voix rauque mais d’un ton ferme. Ses fils Alaa et Gamal, accusés de corruption, se sont également dits non coupables. Ces derniers, debout, se sont relayés auprès de lui dans le box grillagé et muni de barreaux tout au long de l’audience, le cachant parfois partiellement à la caméra de la télévision d’Etat, qui retransmet le procès en direct. Ils tenaient tous deux des livres à la main, probablement des exemplaires du Coran. Un représentant du Parquet général avait auparavant accusé M. Moubarak de s’être mis d’accord avec l’ex-ministre de l’intérieur Habib el-Adli pour le meurtre «prémédité» de manifestants anti-régime dans plusieurs gouvernorats d’Egypte. Il a accusé Alaa et Gamal Moubarak de corruption. Si M. Moubarak est reconnu coupable du meurtre de manifestants, il risque la peine de mort. C’est la première fois que le président déchu, 83 ans, apparaît en public depuis sa démission le 11 février. Pâle, vêtu de blanc, il a régulièrement parlé à ses fils, calmes et eux aussi habillés en blanc, la tenue réglementaire des prévenus n’ayant pas encore été condamnés. Il s’agit d’un procès historique pour l’Egypte et le monde arabe, où les dirigeants sont rarement tenus pour responsables de leurs actes. L’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir le 14 janvier par une révolte populaire et réfugié en Arabie Saoudite, est lui jugé par contumace pour détournement de fonds, détention d’armes et de stupéfiants, fraudes immobilières et abus de pouvoir. M. El-Adli ainsi que six hauts responsables de la police – également présents – sont poursuivis pour meurtre. L’homme d’affaires Hussein Salem, un proche des Moubarak qui a fui en Espagne, est pour sa part jugé par contumace pour corruption. L’audience, présidée par le juge Ahmed Refaat, s’est déroulée dans le calme, bien que les nombreux avocats présents aient réclamé avec insistance et parfois bruyamment la parole. Devant l’académie de police, où se tient le procès pour des raisons de sécurité, des centaines de personnes dont des familles des victimes suivaient le procès sur un écran géant. Des heurts sporadiques ont opposé pro et anti Moubarak, qui se sont affrontés à coups de pierres malgré la forte présence de la police et de l’armée. Plus d’un millier de policiers et de soldats ont été déployés pour assurer la sécurité du bâtiment. M. Moubarak a quitté tôt le matin à bord d’une ambulance l’hôpital de Charm el-Cheikh, où il était en détention préventive depuis avril à la suite de problèmes cardiaques. Il a quitté la station balnéaire en avion et a atterri dans la matinée à l’aéroport militaire d’Almaza, au Caire, avant d’être conduit à l’académie. Plus tôt, des partisans de M. Moubarak avaient manifesté en sa faveur. «Ils disent révolution et liberté, mais ils ne sont qu’une bande de voyous», «Ô juge, il ne faut avoir peur que d’Allah», criaient certains en brandissant des photos de M. Moubarak. A Charm el-Cheikh, au moment où l’ancien président quittait l’hôpital, des manifestants avaient appelé à son exécution selon un correspondant de l’AFP. Son avocat, Farid al-Dib, a demandé au juge que M. Moubarak et M. El-Adli soient jugés séparément. Récemment, M. Al-Dib a assuré que M. Moubarak souffrait d’un cancer et, la semaine dernière, qu’il était dans le coma, ce que l’hôpital a démenti. L’un de ses médecins a affirmé à l’AFP qu’il était dans un état relativement stable mais qu’il était faible, car il refuse de s’alimenter, et très déprimé.

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