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Égypte : Place Tahrir : Les vendeurs de pop-corn derrière les barricades

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Le sang y a coulé, les pierres, les barricades et les chars sont toujours là, mais aujourd’hui la place Tahrir, haut lieu de la contestation égyptienne, est aussi une aubaine pour les vendeurs de toutes sortes qui proposent du pop-corn ou des chapeaux de clown. Il y a près d’une semaine, les manifestants ont dressé des barricades de tôle et de voitures calcinées à la sortie du pont Kasr al-Nil, à l’entrée de la place, énorme rond-point au centre du Caire devenu, depuis le 25 janvier, le lieu emblématique de la révolte contre le président Hosni Moubarak. Aujourd’hui, des calèches avec des grelots d’ordinaire prisées des touristes vous y accueillent, et des marchands ambulants y font de bonnes affaires, vendant des chapeaux fantaisie, des drapeaux égyptiens, du thé chaud, des sucreries ou des cigarettes. Comme pour une fête foraine, on patiente en file dans une ambiance bon enfant avant d’entrer. A l’intérieur, après un contrôle militaire sommaire, on peut rejoindre les milliers de personnes qui tournent sur la place. Les slogans sont toujours militants, mais sortent maintenant de la bouche des enfants. «Gamal (Moubarak) : dis à ton père que les Coptes (chrétiens d’Egypte) te détestent», «Hosni dégage», scande une fillette sur les épaules de son père, refrain entonné par des dizaines d’hommes dont l’un a l’œil droit recouvert d’un pansement. Les étals se multiplient au cœur de la place, entre des kiosques coiffés de photos géantes des personnes tuées lors des affrontements de la semaine dernière entre des éléments loyaux au régime du président Hosni Moubarak et manifestants antigouvernementaux. «Les affaires sont bonnes», sourit Mohammed, jeune vendeur de cigarettes au cœur de la place. «C’est 15 livres (trois dollars) le paquet de Marlboro», assure-t-il, torse bombé, teint hâlé, moustache clairsemée, sous l’œil ahuri de certains consommateurs. Le paquet de tabac américain se vend en général entre 10 et 12 livres dans les commerces du Caire. Mais sur la place, les prix prennent un coup de chaud, beaucoup ne regardant pas à la dépense. Les militants antigouvernementaux ont pris la place le 28 janvier dernier après des affrontements meurtriers, héroïques selon les protestataires, avec les forces de l’ordre. Depuis, ils ne la quittent plus. «C’est comme Hyde Park, chacun discute avec l’autre de ses idées», lance Emad Sayed, 35 ans, en référence au parc londonien qui attire chaque semaine des milliers de badauds autour d’intellectuels en herbe, d’illuminés et de prédicateurs. «La semaine dernière, les gens avaient peur de venir ici, mais maintenant c’est devenu un festival. C’est facile de venir ici, de prendre du bon temps», renchérit son ami Mohamed Ibrahim, 29 ans.

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