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Espagne : Leçons d’un scrutin

L’Espagne vient de célébrer le 30ème anniversaire des premières élections démocratiques. Un anniversaire qui est passé presque inaperçu pour la plupart des citoyens de ce pays étant donné que la majorité est née sous la démocratie et ne peut estimer à juste valeur toute l’importance d’un événement qui s’est déroulé, il y a trois décennies.
Mais, certains médias ont réussi à faire revivre, avec émotion, aux jeunes générations l’ambiance des premiers moments de la démocratie espagnole qui étaient très difficiles. Car, contrairement à ce que l’on a tendance à croire, le passage vers la démocratie ne s’était pas fait sans difficultés. Le jeune Roi Juan Carlos Premier, qui venait à peine d’être intronisé, faisait face à de multiples résistances : une junte militaire qui s’accrochait au pouvoir absolu qu’elle exerçait depuis 40 ans, un patronat qui voulait pérenniser ses privilèges, une église radicalement opposée à l’ouverture et à la modernité… Il y avait aussi ceux qui luttaient ou militaient contre la dictature, mais qui, par maladresse, voulaient aller trop vite et faisaient ainsi plus de mal que de bien à la transition.  Mais, comptant sur la bonne volonté de la plupart des acteurs politiques de l’époque et certains officiers supérieurs de l’armée ainsi que sur la confiance et le soutien du peuple espagnol, Juan Carlos a réussi à imposer son rythme et à y aller doucement.
Aussi, le 15 juin 1977, les électeurs étaient appelés aux urnes pour élire les membres du Congrès des députés. Lors de ces élections, les Espagnols ont transmis un message très significatif à l’égard de la classe politique à savoir qu’ils optaient pour une transition graduelle et sans remous. Ils ont voté majoritairement pour le parti d’Adolfo Suarez, une sorte de plate-forme qui regroupait les centristes de gauche et de droite, l’Union du centre démocratique (UCD). Et ce n’est que lors des élections de 1982 qu’ils allaient accorder la majorité absolue à la gauche modérée dirigée par le jeune avocat Felipe Gonzalez.
En tout cas, les premières élections ne s’étaient pas déroulées dans une ambiance très démocratique. Il y avait des abus, des candidats menacés, des meetings de partis de gauche attaqués…Ce qui est tout à fait normal lors d’une transition. Mais, depuis ces élections, personne n’a remis en question le choix de la démocratie même lors de moments très difficiles notamment suite à des actes terroristes sanguinaires ou lors de la tentative de coup d’Etat de 1981…
Au Maroc, les élections de 2002 ont été les premières consultations à se voir accorder le label de la transparence. Aujourd’hui, cinq ans après, les électeurs s’apprêtent à élire leurs représentants au Parlement. Mais, entre 2002 et 2007, beaucoup de choses ont changé. Les acquis démocratiques ont été consolidés, le discours politique a évolué et les électeurs se sentent plus libérés de certaines inhibitions.
Aussi, le scrutin du 7 septembre prochain ressemble beaucoup à celui du 28 octobre 1982 en Espagne qui avait marqué le début d’une véritable prise de pouvoir par les électeurs à travers les urnes.  

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