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Et si l’ONU sanctionnait l’Iran ?

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne se sont retrouvés hier à Paris pour une réunion à huis clos. Objectif: accorder leurs violons sur le dossier iranien. C’est la première réunion à ce niveau depuis la confirmation, vendredi dernier, par l’Agence internationale de l’énergie atomique que l’Iran a poursuivi son programme d’enrichissement de l’uranium malgré les pressions internationales pour le gel de ces activités. Les Occidentaux comptent présenter dès la semaine prochaine au Conseil de sécurité une résolution contraignant légalement Téhéran à se plier à ses obligations. La rencontre de Paris doit ouvrir la voie à une autre, prévue le 9 mai à New York, cette fois au niveau des ministres des Affaires étrangères des six pays. Les directeurs politiques de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et de l’Allemagne veulent tous atteindre le même but : amener l’Iran à suspendre son programme nucléaire. Mais comment ?
Washington, Paris et Londres sont d’accord sur un recours au chapitre VII de la charte de l’Onu, invoqué en cas de menaces à la paix, qui peut ouvrir la porte à des sanctions, voire, en dernier ressort, à une action militaire. En revanche, Pékin et Moscou sont opposés à une telle issue, qui risque, selon eux, de pousser Téhéran à rompre ses relations avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et à mener le cas échéant un programme nucléaire en secret. D’où le casse-tête. Maintenant, que se passera-t-il si le Conseil de sécurité de l’ONU opte pour des sanctions économiques contre l’Iran ? Le scénario le plus probable est que Téhéran quitte automatiquement le Traité de non-prolifération nucléaire, mais poursuit son programme atomique en cachette. Les sanctions constitueront alors pour le régime iranien un prétexte parfait pour justifier la possession de la bombe nucléaire. Pour lui, l’accès à la technologie nucléaire est un droit et ce en vertu de l’article 4 du Traité. S’il se voit privé de son «droit», il ne reconnaîtra plus la légitimité de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La Chine et la Russie se trouveront, eux, dans l’embarras vu que leurs relations avec l’Iran, partenaire économique de taille, risquent de se dégrader. Le marché du pétrole lui aussi suffira d’un éventuel embargo contre l’Iran. Il suffit de rappeler l’effet des informations selon lesquelles les Etats-Unis envisageraient de lancer une attaque militaire contre l’Iran. Le prix de l’or noir avait flambé. On imagine maintenant quel effet aura une telle mesure sur le marché du pétrole. Mais le recours à la force, une option avancée par les Américains, n’est guère probable. En plus du fiasco qu’a connu l’administration Bush en Irak, il faudra légitimer une telle attaque par un discours qui soit politiquement correct. À la veille de l’invasion contre l’Irak, l’administration américaine avait des atouts forts. Le succès de l’invasion contre l’Afghanistan et le lien entre Saddam et Ben Laden. Un lien qui n’a d’ailleurs jamais existé. La donne a changé depuis et Washington bat désormais sur la défensive. Téhéran en est conscient et espère en tirer profit.

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