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Exercice de toilettage in extremis pour le PPS

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Le principe est simple : vous annoncez une réunion et vous en tenez une autre. Dans la vie de tous les jours, on appelle cela un tour de passe-passe, dans les rangs du Parti du progrès et du socialisme, cela s’intitule une réunion du comité central qui disparaît pour céder – in extremis – la place à un congrès extraordinaire.

Cela s’est passé samedi dernier à Rabat quand 479 des 668 membres du comité central – plus que le quota des 2/3 relèvera Khalid Naciri promu au rang de président de session- ont répondu à l’appel du bureau politique pour une 12ème réunion ordinaire de l’instance officiellement convoquée pour se prononcer sur la pertinence d’amender le statut du parti afin qu’il traverse sans encombre le sas de la loi 29-11 sur les partis.

L’affaire a son importance. Cela fait deux ans que l’Intérieur presse les formations politiques de se mettre à jour et comme la date butoir intervient ce 23 octobre, le PPS n’a plus grand temps pour se conformer à la mesure. Il se devait donc de faire vite s’il ne voulait pas se faire couper les vivres. Le principe de la bonne cause étant acquis, certains n’ont toutefois pas pu s’empêcher de se demander pourquoi on a mis cette actualisation dans le dernier tiroir des priorités pour en faire aujourd’hui – à la veille du 23 octobre donc- une question de vie ou de mort.

Il y en a même dans les travées de la rencontre qui affirment haut et fort qu’ils ont de plus en plus la désagréable impression que le comportement du gouvernement, qui profite de l’approche de vacances ou de dates butoir pour saisir le Parlement d’un dossier volumineux, a grandement déteint sur le style de gestion du bureau politique du parti. Une gentille critique au demeurant, «la ligne gauche progressiste» est, quant à elle, résolument contre le style de gestion actuel. Dans un communiqué diffusé au cours de la session du comité central, on lit : «Avec le 2ème gouvernement Benkirane, le processus de minorisation de l’action politique et de rabaissement des partis a atteint son comble».

Pourtant, il n’a pas fallu grand temps au secrétaire général du PPS pour convaincre ses troupes de la nécessité de procéder aux «amendements de forme» qui permettront au parti de prétendre aux subsides de l’Etat. Bien sûr, a-t-il pris le soin d’expliquer, le statut du PPS n’a pas tellement besoin de ce toilettage, en aurait-il été autrement que c’est un congrès extraordinaire qui aurait été convoqué dans les règles, mais là ce ne sont que vétilles et, de toute façon, le temps presse.

Et ça a marché, le principe de refonte partielle du texte fondateur du parti a été voté à mains levées. Et sitôt ce vote acquis, les appariteurs du parti n’ont eu qu’à enlever l’affiche qui proclamait qu’on était en 12ème session ordinaire du C.C, pour qu’apparaisse une autre qui affirme que le congrès extraordinaire a commencé. Plus que le raccourci historique cher aux communistes : du grand théâtre.

Mais bien en a pris au PPS car parmi les légers amendements annoncés, il en est qui pèsent lourd puisqu’ils concernent la proportion de jeunes et de femmes dans les instances dirigeantes.

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