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Face à la montée des affaires de mauvaise gestion et malversation… Les présidents de communes se défendent

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«Nous vivons quotidiennement avec la peur d’être convoqués par la BNPJ. Même lorsqu’on est acquittés, la réputation des présidents est déjà écornée vis-à-vis des électeurs et des membres de la famille».

Les présidents des communes dénoncent la multiplication des contrôles. Les doléances des élus étaient d’ailleurs au centre de la dernière rencontre organisée il y a quelques jours à El Jadida par l’Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC). Selon Mohamed Boudra, président de l’association, il s’agit d’une réunion de communication en vue d’écouter les nombreuses doléances des élus locaux.

«Les présidents sont aujourd’hui soumis à un contrôle multiple, notamment de la part du ministère de l’intérieur, du ministère des finances, de la Cour des comptes et dans certains cas des tribunaux», dit-il. Et de poursuivre: «Les présidents subissent aussi la pression des médias. Lorsqu’on voit le nombre de présidents qui font aujourd’hui l’objet de poursuites, on se demande si la lutte engagée par les présidents pour le bien des communes vaut réellement la peine sachant qu’ils risquent sérieusement d’aller en prison». La même source critique aussi les conditions dans lesquelles exercent les élus. «Il faut préciser que le président de la commune ne touche même pas le SMIG dans certains cas. Les élus font des sacrifices mais aujourd’hui il faut tirer la sonnette d’alarme car peu de présidents vont vouloir répéter l’expérience. Nous vivons quotidiennement avec la peur d’être convoqués par la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire, ndlr). Même lorsqu’on est acquittés, la réputation des présidents est déjà écornée vis-à-vis des électeurs et des membres de la famille», dit-il. Plus loin encore, l’AMPCC compte agir pour changer la situation.

Dans ce sens, les représentants de l’association multiplient les contacts avec de hautes instances. Il y a eu notamment des rencontres avec le chef de gouvernement, les présidents des deux Chambres parlementaires, le président du Conseil du pouvoir judiciaire et le ministre de l’intérieur. D’autres rencontres sont également programmées avec le premier président de la Cour des comptes ainsi que les secrétaires généraux des partis politiques et les groupes parlementaires. «Le but de ces rencontres est de faire entendre la voix des présidents et de tirer la sonnette d’alarme sur le malaise général qui existe aujourd’hui auprès des présidents», explique le président de l’Association des présidents des communes.

Ce n’est pas tout. «Nous sommes en train de préparer l’organisation d’une journée d’étude à la Chambre des conseillers avec la participation du gouvernement, du Parlement et du pouvoir judiciaire. Après trois années pratiquement de l’application des nouvelles lois organiques concernant les collectivités locales, nous voulons procéder à une sorte d’évaluation. Nous espérons que le débat au cours de cette manifestation va permettre, en cas de nécessité, de lancer une réforme des lois pour faciliter la tâche des élus locaux et régionaux», conclut la même source.

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