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Fatiha Layadi : «Le rendement du gouver-nement ne nous agrée pas, mais nous n’en sommes pas à la motion de censure»

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ALM : Le PAM vient de fêter ses quatre ans, comment évaluez-vous l’évolution de votre part ?  
Fatiha Layadi : Depuis sa création, le parti est allé d’une échéance à une autre. Il y a eu les Communales, le débat sur la régionalisation, après c’était les élections anticipées. De celles-ci on a hérité d’un groupe parlementaire qui compte 80% de nouveaux visages, hommes et femmes, parmi eux beaucoup de jeunes. Enfin, il y a eu le congrès. Et aujourd’hui, on se pose, on évalue nos quatre années d’existence  et la manière dont on va conduire le changement. C’était l’objet d’une conférence organisée récemment à Skhirat. Ainsi nous avons à restructurer nos régions, et à revoir notre organisation, nos instances parallèles (jeunes et femmes). Nous avons besoin d’aller vers le fond, vers les bases, pour les restructurer et commencer un véritable travail de terrain.

Ces derniers temps, on entend parler de l’intention du PAM d’opposer une motion de censure au gouvernement. Qu’en est-il vraiment ?
La motion de censure est un outil démocratique qu’on oppose à un gouvernement quand il ne fait plus l’affaire. Mais cette histoire autour du PAM qui réunit des signatures pour une motion de censure est une histoire inventée de toutes pièces. Ce qui s’est passé, c’est qu’après le congrès, le secrétaire général avait évoqué que parmi les possibilités qu’offre la nouvelle Constitution à l’opposition, il y avait la motion de censure. C’est tout. Ainsi le PAM ne réunit pas de signatures. Et si motion de censure il doit y avoir, elle aura lieu quand on jugera que c’est utile pour le Maroc. La motion de censure, c’est l’extrême de ce qui peut se faire, on ne s’amuse pas à faire des motions de censure tous les deux ou trois mois. Ainsi même si le rendement du gouvernement ne nous agrée pas du tout pour le moment, nous n’en sommes pas à la motion de censure.
 
Y a-t-il une coordination entre les composantes de l’opposition aujourd’hui ?
Vous savez, pour l’instant, comme je le disais, on n’est pas à l’optimisation de cette concertation entre les différents partis de l’opposition. Aujourd’hui, on a l’USFP qui prépare son congrès, tant qu’il n’en sera pas sorti il n’y aura pas de véritable concertation. Le RNI est sorti du congrès mais il vit des problèmes internes. Il faudrait que les partis de l’opposition arrivent enfin à dépasser leurs problèmes, pour que nous puissions aller vers cette coordination qui est ce qui peut arriver de mieux.
 
Comment évaluez-vous le rendement du gouvernement ?
Il n’y a qu’à voir le tableau de bord de l’économie pour évaluer le rendement de l’Exécutif. Tous les clignotants sont au rouge aujourd’hui : on n’a qu’une réserve de quatre mois de devises pour couvrir nos importations, la situation économique est extrêmement modeste. Et du côté du gouvernement, il y a beaucoup de verbiage et pas assez d’actions pour faire évoluer les choses, alors qu’il s’agit de faire restaurer la confiance, de retenir les capitaux, les investisseurs, les attirer. Or actuellement, nous ne sommes pas dans cette configuration. Alors que le Maroc, depuis le Programme d’ajustement structurel, évitait soigneusement  les crédits venant du FMI. Aujourd’hui, dès que ça va mal, on s’adresse au FMI. Je pense, que c’est la pire des choses que le Maroc puisse faire à valeur d’aujourd’hui. Demain on deviendra comme l’Espagne, ou la Grèce, parce que nous avons un grand problème de relation avec le temps: une loi de Finances qui arrive en retard au Parlement, laquelle une fois votée, on met beaucoup de temps à la dérouler. Nous ne sommes pas devant une politique gouvernementale de qualité, mais nous faisons face à de l’amateurisme.

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