L’ancien président français Jacques Chirac a suscité la perplexité en se déclarant prêt à voter pour le socialiste François Hollande à l’élection présidentielle de 2012, avant de préciser dimanche à l’AFP qu’il s’agissait d’«humour». Lors d’une visite samedi du musée qui lui est dédié à Sarran, en Corrèze (centre), Jacques Chirac, 78 ans, accompagné de François Hollande, président du conseil général -l’Assemblée du département-, a lancé : «Je vais voter pour lui, sauf si (le ministre des Affaires étrangères Alain) Juppé se présente parce que j’aime bien Juppé». Cette déclaration a aussitôt suscité de nombreux commentaires, d’autant qu’elle s’ajoutait à un compliment remarqué de l’ex-président de droite à l’égard de l’ancien patron du Parti socialiste: dans un passage du deuxième tome de ses mémoires, Jacques Chirac évoque les qualités d’«homme d’Etat» de M. Hollande. Mais dimanche, dans une déclaration à l’AFP, Jacques Chirac a «déploré» l’interprétation de ses propos de la veille, expliquant qu’il s’agissait «d’humour corrézien entre républicains qui se connaissent de longue date». L’ancien chef de l’Etat (1995-2007), très populaire, a tenu à rappeler comme il «l’a toujours dit» qu’il «ne prendrait pas part au débat politique et en particulier à celui de la campagne présidentielle». François Hollande, candidat déclaré à l’investiture socialiste pour la présidentielle, avait dès samedi relativisé le propos de l’ex-président. «C’est une plaisanterie, c’est pour énerver ses amis, c’était sur le mode du sourire», avait-il dit. Dans ses mémoires, Jacques Chirac épingle son successeur Nicolas Sarkozy, un homme «nerveux, impétueux ne doutant de rien et surtout pas de lui-même», qu’il soupçonne d’être à l’origine d’attaques contre lui. Après la mise hors jeu du socialiste Dominique Strauss-Kahn, accusé d’agression sexuelle à New York et jusque-là grand favori, François Hollande apparaît dans les sondages comme le socialiste le mieux placé, devant la patronne du PS Martine Aubry, qui ne s’est pas encore déclarée. Selon les derniers sondages, l’actuel chef de l’Etat français serait battu au second tour de l’élection présidentielle s’il était confronté à François Hollande ou à Martine Aubry.