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Gaza : la fin de l’occupation

Les Palestiniens veulent conserver le statut juridique "d’occupé" pour Gaza après le retrait israélien, tandis que l’Etat hébreu envisage de demander au Conseil de sécurité le vote d’une résolution proclamant la fin de "l’occupation" de ce territoire après son évacuation par les colons. "La communauté internationale doit préserver le statut juridique actuel des territoires palestiniens après le retrait unilatéral israélien", a déclaré lundi à la presse Nasser Al-Qidwa, ministre palestinien des Affaires étrangères, avant de s’envoler pour Moscou, où il doit défendre cette position auprès des autorités russes.
La Russie fait partie avec les Etats-Unis, l’Onu et l’Union européenne qui a mis au point la Feuille de route, plan de paix pour un règlement au Proche-Orient lancé en 2003 et resté jusque-là lettre morte.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom a déclaré vendredi à un journal koweïtien que son pays envisageait de demander au Co nseil de sécurité de l’Onu une résolution proclamant la fin de l’occupation de la bande de Gaza après 38 ans de présence israélienne. Outre l’ONU, Israël est considéré comme "l’occupant" de Gaza par la Cour suprême israélienne, ainsi que par la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ), qui avait statué sur le mur de séparation érigé par l’Etat hébreu en Cisjordanie.
Les accords d’Oslo de 1993 prévoient qu’Israël gardera son statut "d’occupant" des territoires palestiniens jusqu’à la conclusion d’un traité de paix entre les deux belligérants.
"Gaza restera sous la responsabilité de l’occupant (Israël), qui continuera à peser sur notre vie, à travers le contrôle des passages (frontaliers) et des espaces aérien et maritime", a déclaré Mohammad Dahlane, ministre chargé du suivi du dossier du retrait, lundi dans une conférence de presse.
Raji Al-Sourani, président du Centre palestinien des droits de l’Homme, a affirmé à l’AFP que "le retrait israélien devrait marquer la fin de l’occupation militaire, la levée de la mainmise sur la terre et la fin du contrôle de la population, mais ce ne sera pas le cas. Israël va préserver son pouvoir d’intervention à Gaza et le contrôle de ses frontières terrestres, aériennes et maritimes".  L’avocat palestinien Younès Al-Jarou qui préside l’association "Conscience" de défense des droits de l’Homme, estime pour sa part que "la proclamation de la fin de l’occupation israélienne de Gaza ne signifie pas que Tel-Aviv peut se défaire de ses obligations, qui imposent à l’occupant de protéger les populations occupées et de subvenir à leurs besoins essentiels en matière de santé, d’éducation et d’alimentation". "Dans les conditions actuelles (du retrait israélien), ce serait un précédent grave pour la question palestinienne et dans le droit international", déclare-t-il à l’AFP.
"Gaza sera totalement coupée d’Israël, et nous ne le regrettons pas, mais elle sera aussi coupée de la Cisjordanie et de Jérusalem sur les plans politique, humain et économique et c’est là que réside le problème", souligne-t-il.
Selon lui, Israël ne permettra pas la mise en service du port de Gaza, ni de son aéroport. "Les Palestiniens de Gaza ne pourront prendre l’avion qu’au Caire à plus de 450 km et ne pourront importer ou exporter qu’à travers les ports égyptien de Damiette et Port Saïd" à plus de 300 km. "Dire que Gaza est libérée, est une mystification sans précédent du conflit israélo-palestinien. Elle permet à Ariel Sharon, 38 ans après la défaite de 1967 et 12 ans après les accords d’Oslo de transformer un désengagement militaire en fin de l’occupation", s’emporte M. Sourani. "Le désengagement israélien va étouffer Gaza, dont les habitants ne pourront pas utiliser le port d’Ashdod ni l’aéroport de Tel-Aviv et ne seront pas plus autorisés à se rendre en Israël pour travailler", souligne l’avocat palestinien.
"Gaza va vivre dans un état d’enfermement, alors que 66% de sa population active est au chômage et que 81% de ses habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté", poursuit-il.

• Safa Kanj (AFP)

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