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Gouvernement-syndicats : Dialogue social par médias interposés

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Les deux parties multiplient les sorties tâtant le pouls en attendant la reprise

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Les centrales syndicales s’attendent toujours à une hausse généralisée des salaires. C’est le cas notamment pour l’UMT, la CDT et l’UGTM.

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Les regards se tournent vers les partenaires sociaux pour la reprise du dialogue social sur fond d’un climat social assez tendu. En attendant une prochaine réunion qui pourrait intervenir dans les prochains jours, gouvernement et syndicats multiplient les sorties médiatiques pour poser leurs conditions. Dans ce sens, les centrales syndicales s’attendent toujours à une hausse généralisée des salaires. C’est le cas notamment pour l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Ls syndicats avaient ainsi rejeté une première proposition gouvernementale lors des derniers rounds consistant à augmenter les salaires de moins de 5.000 dirhams dans la fonction publique de 300 dirhams étalés sur trois années.

Les syndicalistes s’attendent à une hausse comprise entre 400 dirhams (pour l’UGTM) et 600 dirhams comme exigé par la CDT. «Il faut rendre l’augmentation des salaires prioritaire par les responsables. Il faut, en outre, que cette augmentation soit conséquente pour que les fonctionnaires et salariés puissent faire face à la cherté de la vie sans oublier les échéances successives, notamment les vacances d’été, Aïd Al Adha et maintenant la rentrée scolaire», affirme Ali Lotfi, secrétaire général de l’Organisation démocratique du travail (ODT). Pour sa part, le ministre de l’emploi et de l’insertion professionnelle, Mohamed Yatim, lui-même ancien syndicaliste, vient d’effectuer une nouvelle sortie il y a quelques heures, concernant les prochaines négociations avec les partenaires sociaux. «Le gouvernement est prêt à accepter certaines propositions visant à l’amélioration du revenu», a-t-il déclaré au portail de son parti.

Une déclaration qui reste vague et en dit long sur le gap encore béant entre le gouvernement et les syndicats. Au moment où ceux-ci préfèrent parler d’une hausse de salaires, le gouvernement préfère axer les négociations sur un package comprenant plusieurs mesures visant à améliorer les revenus des fonctionnaires et les salariés. Ce package comprend en plus d’une hausse salariale pour certaines tranches de salaires dans la fonction publique une revalorisation des allocations familiales qui passent de 200 à 300 dirhams à la fois pour les fonctionnaires du public comme les salariés du privé. L’amélioration devrait également concerner la prime d’accouchement qui va atteindre les 1.000 dirhams. Le projet de loi de Finances 2019 pourrait également connaître un allègement de l’IR (Impôt sur le revenu) pour les employés ayant des enfants scolarisés dans le secteur privé. Le gouvernement craint en cas de l’octroi d’avantages supplémentaires un impact important sur l’équilibre des finances publiques. Reste à savoir si le gouvernement en l’absence d’un accord avec les partenaires sociaux va activer une partie des mesures annoncées dans la prochaine loi de Finances 2019 qui sera soumise au Parlement en octobre prochain. Autant dire que les prochaines semaines seront déterminantes.

Discours royal

La thématique du dialogue social était présente dans le discours royal adressé à la Nation à l’occasion du 19ème anniversaire de l’accession du Souverain au Trône.

«Nous exhortons les différents partenaires sociaux à tenir compte de l’intérêt supérieur du pays et à faire preuve de sens des responsabilités et d’esprit de consensus pour procéder à l’élaboration d’un pacte social équilibré et durable, à même de rehausser la compétitivité de l’entreprise et de renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs dans les secteurs public et privé», avait indiqué le Souverain.

Et de conclure : «Je le dis au gouvernement : le dialogue social est un devoir et une nécessité ; il convient de l’instaurer et de le maintenir dans la durée et sans aucune interruption. Et Je lui dis également qu’il doit rencontrer régulièrement les syndicats et communiquer constamment avec eux, indépendamment de l’issue éventuelle de ce dialogue».

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Réunion avec le patronat

La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le gouvernement s’étaient réunis le 7 septembre.

Cette rencontre s’est déroulée en présence d’une délégation composée de membres du bureau de la Confédération et de plusieurs ministres, notamment le ministre de l’économie et des finances, le ministre de l’emploi et de l’insertion professionnelle, le ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, chargé de l’investissement. L’objectif était de renforcer la dynamique de l’action commune, dans le cadre d’une démarche volontariste.

Il s’agit également de dégager les mesures à même de consolider la confiance des acteurs économiques, relancer la croissance et accélérer le rythme de création d’emplois.

Les deux parties ont mis en place un premier groupe de travail conjoint devant s’atteler à l’examen des propositions de mesures en faveur de l’entreprise et du climat des affaires dans le cadre de l’élaboration de la loi de Finances 2019.

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Un budget à connotation sociale

Le gouvernement s’est déjà engagé à accorder la priorité dans le prochain projet de budget aux secteurs sociaux.

Les négociations dans le cadre du dialogue social devraient être également présentes.

Cela dit, la marge de manœuvre du gouvernement est fortement réduite puisque l’Exécutif a déjà fixé un plafond pour le coût du dialogue social qui ne doit pas dépasser les 7 milliards de dirhams pour l’ensemble des points de l’accord. Autrement, une partie seulement de cette enveloppe ira à l’augmentation des salaires alors que le reste doit financer les primes pour affectation pour endroit reculé, la hausse des allocations familiales…

Les négociations entre les partenaires sociaux s’annoncent très rudes durant les prochains jours alors que le gouvernement doit effectuer une nouvelle proposition aux représentants des centrales syndicales.

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