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Hamid Chabat : Le « petit » syndicaliste qui s’impose à la tête du parti de l’Istiqlal

© D.R

Hamid Chabat, élu dimanche secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, a commencé sa carrière en tant que « petit » syndicaliste dans une usine de sidérurgie à Fès avant de monter en puissance pour devenir finalement une icône de la scène politique locale et nationale.

En fait, rien ne prédestinait cet enfant de Braness, une célèbre tribu près de Taza, à un tel avenir.

En 1970, et à peine âgé de 17 ans, il met le cap sur Fès, pourvue de toutes les infrastructures d’enseignement contrairement à sa ville natale, pour suivre une formation à l’Institut de technologie appliquée.

Le diplôme en poche, il intègre la Société des industries mécaniques et électriques de Fès (SIMEF).

C’est dans ce fief du syndicalisme dans la capitale spirituelle du Royaume où l’avenir d’Ahmed Chabat a été forgé.

Six années plus tard, et au prix d’une bataille mémorable contre la direction de cette usine, Chabat a réussi à s’imposer comme secrétaire local de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM).

Auréolé de ce premier succès, Chabat commence alors à mobiliser les militants de l’UGTM et à multiplier les sit-in et les grèves. De quoi s’imposer comme un acteur incontournable dans le microcosme politique et syndical de la cité idrisside.

La paisible ville de Fès va connaître à la fin du siècle dernier une décennie mouvementée avec plusieurs mouvements sociaux qui ont culminé avec la grève générale de décembre 1990.

L’UGTM est présente sur tous les fronts et Chabat est, bien sûr, de tous les combats.

L’année 1997 est celle du baptême de feu en politique pour Hamid Chabat avec son élection comme président de la commune urbaine de Zouagha, puis en tant que vice-président de la communauté urbaine de Fès.

Deux mandats qui vont donner plus de visibilité à cet homme et lui permettre de prendre goût à la politique.

En 2003, c’est la consécration avec son élection comme maire de la ville.

Fier de son bilan à la tête de la ville, il ne trouva aucune difficulté à se faire élire député en 1997 et à se faire réélire, sans coup férir, en 2002, en 2007 et lors du scrutin législatif anticipé de 2011.

Au fur et à mesure que les succès s’enchaînent, les ambitions de ce militant vont légitimement grandir.

Il devient membre du comité exécutif de l’Istiqlal, puis prend, en 2006, la tête de l’UGTM en faisant tomber plusieurs grosses pontes de cette centrale syndicale.

Insatiable, comme d’ailleurs tout homme politique, il créa la surprise en briguant le poste de secrétaire général du PI, pour succéder à Abbas El Fassi, au grand dam des ténors de ce parti.

Si plusieurs jeunes cadres se sont abstenus de se présenter par « discipline partisane », Chabat a osé croiser le fer avec Abdelouahed El Fassi (63 ans), fils du fondateur du parti et beau-frère du secrétaire général sortant.

Une décision censée rompre avec plus de 38 ans de consensus et de culture de compromis au sein du vieux parti nationaliste marocain.

Si la candidature du turbulent Chabat a créé beaucoup de remous, il a néanmoins eu le mérite de raviver le débat et la démocratie interne à l’intérieur de cette formation politique.

En effet, Chabat n’a fait qu’exprimer le sentiment d’une majorité de militants istiqlaliens, avides de changement, qui ne veulent plus voir les mêmes figures régner sur le PI alors que le Maroc a beaucoup changé et que les attentes des Marocains ont beaucoup évolué.

La nouvelle Constitution a également conféré de nouvelles prérogatives aux partis politiques marocains.

Cette candidature inattendue a permis au PI de vivre un exercice inédit de démocratie interne et une confrontation entre deux écoles : la première prône la légitimité historique et familiale, l’autre la légitimité populaire de la base.

Et puisqu’aucun candidat ne veut se retirer au profit de l’autre, le PI s’est retrouvé, pour la première fois de son histoire vielle de 70 ans, en présence d’un exercice politique de très haute facture.

Finalement, la ténacité et le charisme de Chabat ont eu raison de la sagesse de Abdelouahed El Fassi, un homme de consensus et qui jouit d’une grande estime au sein du parti.

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