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Histoire de la chute d’un empereur Sénégalais

Longtemps porte-drapeau du parfait golden boy, Cheikh Tall Dioum a été rattrapé par les affaires. Les services de douanes l’accusent de fraude douanière et lui réclame la modique somme de 1 073 961 Euro Il passe sa deuxième nuit en prison. Au Sénégal, l’image du Cheikh a longtemps été associée à la réussite. D’abord propriétaire d’une bijouterie le voilà qui lance sur le marché en 1994, une société de fabrication de boissons non alcoolisées, les Nouvelles brasseries africaines. Lors de la cérémonie d’inauguration de son entreprise en 1994, l’ancien président était présent. L’opération lui avait coûté 2,4 milliards de francs CFA, dont 85 % en fonds propres et 15 % prêtés par le Fonds de promotion économique. 500 emplois ont été créés. L’enfant de Dakar polygame devient alors le Robin des Bois local. Il multiplie la création d’entreprises dans des domaines très variés : Alimentation, culture, bijouterie… Plus rien ne résiste à son ascension vertigineuse. Les médias y passent en 1997. Insatiable, il se lance dans ce qui rapporte le plus et en peu de temps : la press-people… Bien sûr !…Il devient alors un véritable magnat de la presse. Il est attaqué par tous les autres supports presse de Dakar… Mais les gris gris du Cheikh sont puissants… Ses ventes augmentent très rapidement au fur et à mesure qu’il provoque et qu’il dérange. Il crée alors Com 7 un groupe de presse qui édite trois quotidiens. En outre, Il est responsable, avec la star de la chanson Youssou Ndour, de la radio  » 7 FM « . Toujours très insatisfait, il prend la direction du groupe  » Presse des Almadies  » éditeur des quotidiens La Pointe et Volcan et l’hebdomadaire Terminal. Un groupe dont les principales actionnaires sont ses deux épouses. Pour devenir le plus grand magnat de la presse sénégalaise, Cheikh Tall Dioum, a dû vendre les Nouvelles brasseries africaines pour la somme colossale de 500 millions de francs CFA. L’homme qui contrôle cinq quotidiens (Info7, Tract, Le Populaire, La Pointe et Le Volcan), deux hebdomadaires (Lion et Terminal), et la radio FM, 7FM, est rattrapé par le passé des Nouvelles brasseries africaines. La douane lui reproche d’avoir importé frauduleusement du sucre. Il aurait mis en vente le sucre qui devait, selon la loi, être utilisé dans ses usines, raflant au passage les taxes douanières. Ce produit imposé était faiblement taxé pour les entreprises. Les Sénégalais garderont longtemps en tête l’image du fameux Cheikh, avec son costume gris de marque et son sourire, montant dans le véhicule qui l’a emmené à la maison d’arrêt de Rebeuss. C’est tout un symbole qui tombe. Se définissant lui-même comme un golden boy, l’entrepreneur, qui a été propulsé par l’ancien président sénégalais Abdou Diouf au devant de la scène, pèse lourd dans l’économie locale. Je n’ai pas fait d’études, on est homme d’affaires dans ma famille, aime à répéter l’ancien bijoutier autodidacte. Cheikh Tall Dioum a choisi de plaider l’innocence, réfutant toute implication dans cette affaire. A suivre.

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