A treize jours des élections présidentielles en Irak, la violence de la part des soldats américains a atteint son paroxysme. Dans leur combat quotidien de résistance contre l’occupant, des policiers et des civiles irakiens succombent aux actes de violence des Américains.
Au moins 21 Irakiens ont été tués hier dans trois actes de guérilla distincts. A Baïdji, dans le nord, dix personnes sont mortes dans l’explosion d’une voiture piégée devant un commissariat. Une vingtaine sont blessées. Trois civils irakiens ont dans le même temps été tués à Ramadi, autre fief de la rébellion sunnite. Et à Baaqouba, au nord-est de la capitale, huit Irakiens, dont sept soldats, sont tombés sous les balles et les grenades dans une attaque contre un poste de contrôle.
L’autre camp revendique la mort de 35 insurgés pendant le week-end dernier près de la ville rebelle de Falloujah, à l’ouest de Bagdad. Le gouvernement irakien annonce aussi l’arrestation de 64 rebelles dans la même zone. Au total, 75 morts ont été enregistrés lundi en Irak, rapporte l’agence AFP. Parmi eux, 15 policiers et soldats irakiens dans deux attaques au nord de Bagdad. Le gardien d’un bâtiment proche appartenant à la télévision d’Etat irakienne, a également été tué dans l’attaque, selon un médecin de l’hôpital de la ville, Ahmed Fouad. A Baïdji (200 km au nord de Bagdad), sept policiers ont été tués et 15 autres blessés lundi matin dans un attentat-suicide à la voiture piégée devant le commissariat de la ville, a indiqué le lieutenant-colonel de police Hassan Salah à l’AFP. « Une voiture (…) a réussi à passer le point de contrôle et le kamikaze a lancé son véhicule contre le portail du poste de police provoquant une forte explosion », a poursuivi l’officier. Sept policiers ont été tués et quinze autres blessés, a-t-il ajouté à la même source. Dans la même région, Ali al-Khatib, le fils d’un représentant de l’ayatollah Ali Sistani, la figure emblématique des Chiites irakiens, dans la province de Wassit, au sud-est de Bagdad, a été assassiné dimanche soir, selon la police. Dans le centre de Bagdad, un mortier s’est abattu près d’un hôtel tuant un civil et blessant un autre. Dans le sud-ouest de la capitale, trois civils ont été tués et trois autres blessés par des inconnus dans le quartier Al-Bayyae, selon le ministère. En plus des attaques des soldats américains, les civiles irakiens doivent aussi faire face aux tensions internes entre Chiites et Sunnites.
A Mossoul (370 km au nord de Bagdad), un membre du Conseil de la ville, cheikh Younès Idriss, a été assassiné dimanche soir dans la région d’al-Nabi Chit, selon un responsable du gouvernorat de Ninive, Adnane Daoud.
En somme, a quelques jours à peine des élections, c’est l’imbroglio total en Irak. Entre les attaques des soldats américains et les tensions internes le gouvernement irakien provisoire ne sait plus à quel saint se vouer. Les élections arrangeront-elles la situation ? Seul le temps le dira.