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Istanbul honore ses morts

Victoria Short, la veuve du consul-général britannique, participait à la cérémonie religieuse à l’église anglicane, à quelques centaines de mètres du consulat où son mari Roger, 59 ans, et neuf autres employés ont été tués jeudi dans l’explosion provoquée par un attentat suicide à la voiture piégée. Une seconde attaque avait visé quelques minutes auparavant la banque britannique HSBC, cinq jours après deux attentats suicide contre deux synagogues du centre ville. Un important cordon de sécurité avait été déployé autour de l’église située dans une rue étroite de la vieille ville. Les trois enfants du consul, Katherine, 25 ans, Elizabeth, 21 ans et Thomas, 15 ans, se trouvaient parmi la centaine de fidèles dans l’église, où le pasteur a lu la liste des victimes. Les autorités turques, qui ont annulé les permissions des policiers à Istanbul, observaient une vigilance accrue dans tout le pays à la veille des vacances de la fin du ramadan, le mois du jeûne musulman. Londres et Washington ont en effet évoqué la possibilité de nouveaux attentats en Turquie, estimant que le réseau Al-Qaïda d’Oussama ben Laden était probablement derrière les attaques. Interrogé dimanche par la BBC, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan affirmait pour sa part ne « pas être sûr à 100% » de l’implication d’Al-Qaïda dans les attentats », même « s’il est évident qu’ils ont un motif religieux ». « Ces attentats sont-ils le fait du conglomérat Al-Qaïda, de cette holding, ou est-ce le fait d’une autre organisation terroriste, nous n’en sommes pas encore certains à 100%. Mais ce qui est certain c’est que ces attentats ont un motif religieux », a-t-il affirmé. Les autorités turques se montraient dimanche peu loquaces sur le déroulement de l’enquête, alors que plusieurs quotidiens évoquaient un manque de coordination entre les différents services de renseignement du pays. Le quotidien Radikal, citant des sources officielles, affirmait que les services secrets du MIT, ceux de la gendarmerie et ceux de la police disposaient « de suffisamment d’information pour prévenir les attaques ou tout du moins pour en minimiser la portée ». « Mais les mesures nécessaires n’ont pas été prises parce que les différents éléments d’information dont disposaient les différents départements n’ont pas été réunis », selon ce journal. » M. Erdogan avait évoqué dès jeudi des possibles « déficiences » dans le travail des services de renseignement. La presse turque vilipendait par ailleurs le chef de la police d’Istanbul, Celalettin Cerrah, qui l’avait accusée la veille d’être responsable de la deuxième vague d’attentats dans la métropole. « M. le directeur (de la sûreté) ferait mieux de faire son travail que de blâmer la presse pour sa propre négligence », affirmait ainsi Radikal. M. Cerrah avait accusé samedi la presse d’être responsable de la seconde vague d’attentats pour avoir publié de « façon irresponsable » des informations sur l’enquête, alors que les autorités étaient « à une heure » d’arrêter les coupables. Selon des informations de presse, 18 personnes ont été arrêtées par la police depuis jeudi dans le cadre de l’enquête sur les attentats. Par ailleurs, le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer est attendu dans la capitale turque pour une visite de quelques heures lundi pour y rencontrer son homologue turc, Abdullah Gul, et exprimer sa « solidarité envers le peuple turc » après les attentats, selon son ministère.

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