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Kabylie : Alger calme le jeu

« Le gouvernement et les Aarchs ont décidé d’un commun accord de mettre en place un mécanisme conjoint qui sera chargé du suivi et de la mise en oeuvre de la plate-forme d’El-Kseur (revendications des Aarchs formulées en juin 2001) par l’Etat, dans le cadre de la Constitution et des lois de la République », indique un communiqué officiel publié samedi soir.
Aucune précision n’a été fournie sur le contenu de cet accord qui consacre cependant une reprise du dialogue après un an de rupture. La crise en Kabylie était née à cause des émeutes qui y avaient éclaté à la suite de la mort d’un lycéen le 18 avril 2001 dans les locaux de la gendarmerie de Béni Doauala, près de Tizi Ouzou, à l’occasion de la commémoration du « printemps berbère » d’avril 1980. Ces émeutes, violemment réprimées, avaient fait une centaine de morts et des dizaine de blessés. Le 11 juin 2001, à El-Kseur, dans le feu des émeutes dans cette localité de la région de Béjaëa (Petite Kabylie, 260 km à l’est d’Alger), les Aarchs avaient adopté un manifeste en 15 points. Ils réclamaient notamment un programme de développement économique pour leur région montagneuse et pauvre, la prise en charge des victimes du printemps noir 2001, l’annulation des poursuites judiciaires contre les délégués des Aarchs et des manifestants, le départ des gendarmes algériens. Tous ces points avaient déjà été acceptés par le gouvernement lors des négociations de janvier-février 2004.
Le point 8 de la plate-forme demandant l’officialisation de la langue tamazighte (berbère) « sans référendum » avait été cependant rejeté par le gouvernement, ce qui avait abouti à la rupture des discussions. En 2002, le gouvernement algérien avait accepté de faire du tamazighte une langue « nationale » mais il a refusé depuis d’aller plus loin en « officialisant » cette langue au même titre que l’arabe comme le réclamaient les Kabyles. La presse algérienne a relevé dimanche le changement dans les relations gouvernement-Aarchs, estimant, comme «La Nouvelle République», que « la confiance semble rétablie (…) après une période d’incommunicabilité entretenue par certains irréductibles ». « L’espoir est désormais permis de voir se dessiner une solution définitive à la situation de dissidence engendrée par les événements du printemps 2001 », estime ce journal.
«Liberté» affirme pour sa part qu’il était temps que les Aarchs privilégient la concertation, après « avoir poussé pendant tant de temps à la radicalisation ». La Kabylie, région rebelle, a toujours été en révolte contre le pouvoir central algérien. En avril 1980, des manifestations pour l’identité et la culture berbères, violemment réprimées par le pouvoir algérien, avaient mis au grand jour le particularisme berbère. Le 20 avril est depuis devenu le symbole de la lutte pour la culture et l’identité berbères.

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