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L une des plus belles plumes du Maroc a disparu

© D.R

Et-Tayeb Houdaïfa n’est plus … Tous ceux qui l’ont connu se souviennent de la gentillesse de l’homme, sa discrétion et surtout sa passion dévorante pour la langue française et la Culture avec un grand C.

Journaliste de profession, Et-Tayyeb Houdaïfa était avant tout linguiste de formation.
Naviguant ente le Maroc et la France, il sera tour à tour enseignant, formateur, coordinateur des lettres françaises au Maroc puis enfin, chercheur au CNRS à Aix En Provence. Mais sa soif d’apprendre n’a pas de limite et Houdaïfa restera un éternel étudiant. Ces séjours en France seront ponctués par les différents diplômes qu’il y décrochera, de la maîtrise, au Doctorat.

Alors que tout lui sourit en France, Et-Tayed Houdaïfa prend la décision de rentrer au Maroc, où il fait ses premiers pas dans le journalisme au quotidien le Matin. Il intègre ensuite l’équipe de Téléplus, sous la direction de Nasreddine El Afrit. Celui-ci se souvient de lui avec beaucoup d’émotion. « J’ai toujours été très frappé par ses articles. C’était un homme de très grande sensibilité, qui faisait preuve de beaucoup de pudeur et d’un grand amour des mots. Il ne parlait pas beaucoup, mais il se livrait à travers les mots ».

Il intègre ensuite la Vie éco, en tant que responsable des rubriques société et culture. Il occupera ce poste jusqu’à ce que l’heure de la retraite sonne, mais pour Houdaïfa, impossible de quitter le navire. Il continue donc à écrire pour l’hebdomadaire, mais cette fois-ci en tant que chroniqueur. « C’était une encyclopédie vivante » explique Saad Benmansour, directeur de publication à la Vie Eco. « Un amoureux de la langue française au point d’en être jaloux ». Signe distinctif de l’homme, son attachement inconditionnel au stylo et à la feuille. Pour lui, pas question de troquer ce précieux matériel contre un ordinateur, il en perdrait l’inspiration.

Autre particularité, sa passion pour la culture au point d’en réciter par cœur les textes de Bouchaib Bidaoui, Oum Khelthoum, Doukkali et bien d’autres…. « Certaines de ses écrits étaient des chefs d’œuvres, à commencer par ses chroniques sur Nass El Ghiwane, Gainsbarre ou Abdellatif Laâbi… », se remémore avec émotion M. El Afrit.

Amoureux du patrimoine marocain, il était de tous les festivals célébrant la culture marocaine, de Timitar à Caftan en passant par les fantasias auxquelles il consacrera un livre « Tbourida, l’art équestre marocain ». Un recueil rare célébrant cet art à travers la chanson, la littérature, la photographie, la peinture orientaliste et la peinture marocaine.
Et-Tayyeb Houdaifa, c’était une source intarissable de savoir, l’un des derniers dinosaures du journalisme, et avec sa mort c’est l’âme de Casablanca qui disparaît, un peu plus.

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