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La Syrie au pied du mur

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La résolution 1636 du Conseil de sécurité de l’ONU continue à faire des remous en Syrie. Elle est considérée comme étant «injuste». Mais la Syrie veut sauvegarder sa souveraineté et veut étudier les modalités de sa coopération avec la commission de l’ONU.
"En dépit des objections syriennes sur la 1636 considérée comme «inéquitable», les autorités devront collaborer pour faire la vérité sur le crime au moment où la conjoncture internationale est dangereuse et ouverte sur toutes les éventualités", a affirmé à l’AFP l’écrivain syrien Ahmad Hajj Ali.
Si la résolution contient la possibilité de sanctions, voire un recours à la force au cas où Damas ne coopèrerait pas, son texte "prend note de l’intention de la Syrie de coopérer désormais avec la commission et attend d’elle qu’elle honore pleinement cet engagement".
"Cette coopératon doit se faire dans le cadre de la souveraineté syrienne car aucun Etat n’acceptera qu’on lui plie le bras et qu’on lui dicte les modalités jurdiques théoriques et pratiques de sa collaboration", a souligné M. Hajj Ali.
Selon lui, "le gentelman agreement" qui a régi jusqu’à présent la relation entre le chef de la commission onusienne, Detlev Melhis, et les autorités syriennes, devrait peut-être s’élever au niveau d’un "protocole d’entente" comme c’est le cas avec le Liban.
Concrétement, une coopération triangulaire devrait se faire entre la commission Melhis et les autorités judiciaires libanaises et la commission spéciale judiciaire syrienne, créée dimanche par décret présidentiel, à la veille de l’adoption de la résolution.
M. Melhis a entendu, en septembre dernier en Syrie, des témoins et des suspects syriens en présence du conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères, Riad Daoudi, et dans des conditions dictées par Damas.
Dans son rapport publié le 20 octobre, M. Mehlis avait conclu à l’existence de "preuves convergentes" de l’implication des services de sécurité syriens et libanais dans l’assassinat de Rafic Hariri, tué dans un attentat à l’explosif à Beyrouth au moment où l’influence de Damas était déterminante chez son voisin.
M. Melhis avait également conclu que Damas n’avait pas coopéré à ses investigations, ce que la Syrie dément, accusant le juge international de ne pas avoir apporté de "preuves irréfutables" et d’avoir "politisé" son rapport.
Selon Joseph Bahout, chercheur à l’Institut des études politiques (IEP) de Paris, "Damas est coincée entre deux logiques juridiques en confrontation, internationale et intérieure".
"La Syrie est attachée à une conception étroite et classique de sa souveraineté, alors que la 1636 prime désormais sur la souveraineté syrienne qui sera graduellement érodée par les exigences internationales", a ajouté M. Bahout.
Selon lui, "une autre bataille s’engagera entre Damas et la commission Melhis après la conclusion d’un protocole d’entente, celle de son application".
"Damas acceptera-t-elle par exemple l’interrogatoire de hauts responsables syriens, l’interrogatoire de suspects et de témoins syriens en dehors de la Syrie et en l’absence de responsables syriens comme c’était le cas jusqu’à présent", se demande M. Bahout.

Nagib Khazakka (AFP)

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