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Lachgar tire à boulets rouges sur Benkirane

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Le 1er secrétaire de l’USFP est de nouveau parti en guerre contre le chef de gouvernement qu’il a accusé d’impéritie aggravée de pulsions dictatoriales. Vendredi à Rabat, tirant à feu nourri sur Abdelilah Benkirane et son équipe au cours d’une conférence de presse durant laquelle il a informé du bilan de son action en interne et à l’international, Driss Lachgar qui avait à ses côtés Habib El Malki, président du conseil national du parti, a qualifié de chantage les lenteurs que le leader du PJD met à déclarer la naissance de son 2ème cabinet, et sa menace de «descendre dans la rue» chaque fois qu’il est en mauvaise posture.

Cela fait plus de six mois que le parti de l’Istiqlal a décroché de l’alliance au pouvoir et le gouvernement n’est toujours pas là, a-t-il fait remarquer. «En Allemagne, pays démocratique, des élections générales auraient été organisées au bout de 60 jours d’impasse», s’est-il écrié. Le leader socialiste qui s’est montré particulièrement sévère à l’égard du style de gestion du chef de gouvernement, qu’il a accusé de tendances hégémoniques «qui excluent la concertation et la délégation du pouvoir», a estimé que le PJD se prévaut d’un niveau de représentation électorale qu’il n’a plus, pour prendre en otage la volonté populaire.

Citant le cas de l’enchérissement des hydrocarbures, Driss Lachgar a déclaré que voilà un bon exemple du style de gestion d’Abdelilah Benkirane. A rebours de ce qu’il a promis durant sa campagne, il est en train de paupériser le peuple et prend prétexte de ce que ce dernier est figé de stupeur pour affirmer que c’est une marque de consentement. Le 1er secrétaire de l’USFP a estimé qu’il y en avait assez  de ces agissements par procuration imposée et qu’il est temps de proposer d’autres modes de penser, d’autres façons d’agir au service de l’intérêt national.

Comme exemple de nouveau départ, il a cité la grande manifestation de protestation que la jeunesse de son parti compte organiser ce 5 octobre au complexe sportif Moulay Abdallah de Rabat. Placé sous le thème révélateur de «Contre le chantage politique et contre  la paupérisation», le meeting, -auquel il a invité «les militants, les hommes de bonne volonté et tous ceux qui aiment leur pays» à participer en foules- sera, selon lui, une occasion pour dire qu’il y a ras-le-bol d’un style de gestion qui multiplie les hausses des prix, privilégie le gel des salaires, les retenues sur émoluments opérées afin de saper l’action syndicale, l’attentisme et les discours creux.

Le meeting fournira également un porte-voix pour dire qu’il y en a marre de tout ce qui aggrave la désillusion, nourrit la rancœur, sape le moral et détruit la cohésion sociale, a-t-il laissé entendre. Outre cette action entreprise à l’image de celle menée dimanche dernier par la jeunesse istiqlalienne, le leader de l’USFP a annoncé qu’une commission paritaire comprenant des membres de son parti et ceux de l’Istiqlal, et coiffée par les présidents de leurs conseils nationaux – équivalent du parlement du parti-  est en train d’échafauder un plan d’action pour faire front commun contre l’œuvre déstabilisatrice du gouvernement conduit par le PJD.

Il a également affirmé que son parti entend se rapprocher plus en avant de son ancien bras ouvrier tant il apparaît que les syndicats peuvent jouer un rôle déterminant à l’heure présente. «Regardez ce qui se passe en Tunisie où l’UGTT est un des adversaires les plus rudes de l’hégémonisme des gouvernants actuels d’Ennahda».

Répondant aux questions de journalistes, Driss Lachgar s’est également expliqué sur la présence d’une délégation du Polisario parmi les représentants de la jeunesse socialiste du monde qui ont visité dernièrement le Maroc. «Nous avons invité la jeunesse socialiste et ils en font partie», a-t-il déclaré avant d’ajouter : «Siéger en même temps que l’adversaire dans une réunion internationale ne signifie pas qu’on a réglé son différend avec lui.

Mieux, peu avant qu’ils ne se rendent dans les camps de Tindouf, nous avons invité les jeunes socialistes à voir comment vivent nos compatriotes dans nos provinces sahariennes, et ainsi, ils ont pu se rendre compte de la réalité des faits et la comparer avec l’enfer qui prévaut dans les camps. A leur retour au Maroc, ils nous ont fait part de leur conviction que seule une minorité, virulente certes, mais minorité quand même, est indépendantiste.

Voilà le genre de résultat qu’on obtient quand on affronte le contradicteur face à face», a-t-il clamé. Interrogé sur ce qu’il pense de la connotation de la présentation d’ânes lors de la marche de la jeunesse istiqlalienne et, si cela est de nature à inspirer le meeting du 5 octobre, il a répondu: «Chacun est maître de ses actes et il n’est pas dans les habitudes de l’USFP de juger les méthodes d’action des autres, a fortiori quand il s’agit du mouvement de jeunesse d’un parti allié. Mais le fait est que ce genre de dépassements et d’exagérations est toujours possible dans des manifestations de ce genre. On a beau prévoir, planifier, il y a toujours des impondérables. Ceci dit, dans notre parti, nous estimons que la déontologie et le respect de l’autre sont essentiels à la bonne pratique politique».

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