Après les simulations fournies tour à tour par le chef de gouvernement puis par le ministre des affaires économiques et générales pour justifier l’impact minime des augmentations des prix à la pompe, voilà que le haut-Commissariat au Plan (HCP) se joint à la mêlée pour donner sa propre lecture des chiffres.
Et à en croire les chiffres du HCP, les effets de ces augmentations ne sont pas aussi minimes qu’on a voulu nous faire croire. Ainsi, au-delà des répercussions évidentes sur le pouvoir d’achat, les équipes d’Ahmed Lahlimi nous démontrent que, à cause de ces augmentations, l’économie perdra près de 90.000 emplois entre 2012 et 2017 et l’investissement reculera de 0,59% en 2012, de 1,66% en 2013 et de 2,79% en 2015.
Quant au PIB, la hausse des prix à la pompe lui fera perdre 0,39% en 2012 et 0,74% en 2013. Et, enfin, l’inflation, elle aussi, sera affectée puisque les prix à la consommation augmenteraient de +1,27% en 2012 et +1,90% en 2013.
Il est vrai que sur le plan budgétaire, ces hausses vont permettre à l’Etat de souffler avec l’allégement du déficit.
Les simulations du HCP prévoient ainsi, un gain de 0,20 points de PIB en 2012, de 0,50 points en 2013 et jusqu’à 0,75 points en 2017. De même le solde de la balance commerciale devrait connaître une légère amélioration sur les cinq années à venir.
La question qui se pose maintenant c’est celle de savoir si le gouvernement disposait de ces simulations au moment de la prise de décision.
Si oui, cela veut dire clairement qu’il a préféré donner la priorité aux équilibres budgétaires au détriment d’autres fondamentaux comme la croissance, l’emploi, l’investissement et l’inflation. Sinon, on se demande alors comment une telle décision a été prise en l’absence d’une vision globale des retombées.