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Les fils Moubarak : Un politique ambitieux et un homme d’affaires discret

© D.R

L’ambitieux Gamal rêvait de succéder à son père, le discret Alaa de continuer à s’enrichir. Les deux fils de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak, mis en détention préventive, ont grandi dans l’ombre du pouvoir paternel avec des tempéraments très différents. La chute de leur père le 11 février a révélé leurs dissensions, selon de nombreux témoignages: la veille de la démission du raïs, une violente dispute aurait opposé Alaa à son frère, jugé responsable d’une désastreuse stratégie de fermeté face à la révolte. Le cadet Gamal, 47 ans, ex-banquier qui incarnait une «nouvelle garde» face aux caciques du régime, est depuis des années la face visible de la fratrie. Cadre dirigeant du Parti national démocrate (PND) présidé par son père, il s’attache à faire de cette formation une machine de guerre pour accéder un jour à la présidence. Dans le cercle familial, sa mère Suzanne soutient activement ses ambitions de devenir le successeur du vieux raïs, au pouvoir depuis 1981. Mais cette marche présidentielle, brutalement interrompue le 11 février avec la chute du régime, n’est pas sans écueils. Gamal Moubarak et sa garde rapprochée de chefs d’entreprises richissimes, est perçu comme le chef de file d’une élite affairiste, corrompue et très impopulaire. Une grande partie de l’armée, qui a donné au pays tous ses présidents depuis le renversement de la monarchie en 1952, voit aussi d’un mauvais œil l’arrivée possible d’un président sans passé militaire. Ancien banquier formé à l’Université américaine du Caire (AUC), celui qui est surnommé «Jimmy» a travaillé à la Bank of America International à Londres de 1988 à 1994 avant de revenir en Egypte en 1995, après une nouvelle tentative d’assassinat contre son père. Dès 1999, il gravit les échelons du parti présidentiel, et place ses hommes -en majorité issus des milieux d’affaires- au Parlement et au gouvernement où ils s’emploient à libéraliser à marche forcée l’économie égyptienne. Les élections législatives de novembre et décembre derniers, où l’opposition est quasiment éliminée face au PND, devaient marquer une nouvelle étape dans sa stratégie de conquête du pouvoir. Mais ce scrutin, accusé d’être outrageusement truqué, alimente le ressentiment de nombreux Egyptiens contre le verrouillage politique du pays. Ils se retrouveront dans la rue pour renverser le pouvoir quelques semaines plus tard. Laissant à son frère les tribunes politiques, l’aîné, Alaa, 49 ans, fait une prospère et discrète carrière dans les affaires, notamment l’immobilier, n’apparaissant que rarement en public. La semaine dernière, il a été traité de «voleur» par le procureur du procès pour corruption ouvert contre un ancien ministre de l’Habitat, Ahmed el-Maghrabi. Son beau-père, selon la presse égyptienne, serait en fuite à l’étranger à la suite d’accusations de corruption liées à des activités immobilières. Alaa a eu deux enfants de son union avec Haïdi Madi Rassek. Le décès accidentel de l’un d’eux, Mohamed, 12 ans, en 2009, avait très fortement affecté le président Moubarak, son grand-père. Gamal a eu une fille de son mariage avec Khadiga al-Gamal.

 Christophe de Roquefeuil (AFP)

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