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Loi de Finances rectificative : Le PJD réplique à l’Istiqlal

© D.R

Accusations graves lancées contre le PI et le gouvernement Abbas El Fassi

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Selon le PJD, le Maroc aujourd’hui ne traverse aucune crise économique nécessitant une révision budgétaire.

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Les hostilités sont lancées entre le parti de l’Istiqlal et le PJD. Le parti de la balance qui a fraîchement rejoint les rangs de l’opposition parlementaire avait demandé il y a quelques jours au gouvernement mené par le PJD une loi de Finances rectificative. Dans ce qui ressemble à une réponse du berger à la bergère, Abdelatif Barrehou, monsieur finances publiques au sein du Parti de la justice et du développement, a lancé des critiques plutôt acerbes à l’égard du PI. «La proposition faite par les responsables du parti de l’Istiqlal dénote une ignorance totale de la Constitution et des lois en vigueur, notamment la loi organique des finances sans oublier la situation macroéconomique du pays», a t-il dit. Et de poursuivre: «Il n’existe dans la loi organique des finances aucune mention d’une quelconque initiative pour une loi de Finances rectificative autres que celles qui sont du ressort exclusif du gouvernement. C’est d’autant plus vrai que le Maroc aujourd’hui ne traverse aucune crise économique nécessitant une révision budgétaire».

C’est la première fois qu’un responsable du parti de la lampe critique ouvertement le PI depuis la trêve observée à l’issue des élections communales et régionales de 2015. Pour rappel, le parti de la balance était candidat à rejoindre la majorité menée par le PJD à l’issue des élections législatives de 2016 avant d’observer un soutien critique au gouvernement. Mais la trêve est, semble-t-il, révolue depuis que le PI a rallié l’opposition. Les deux partis pourraient même étaler leur linge sale sur la voie publique dans les prochains mois. La sortie de monsieur finances publiques au sein du Parti de la justice et du développement annonce ainsi la couleur.

«C’est le gouvernement de Abbas El Fassi qui devrait proposer une loi de Finances rectificative en 2010 en raison d’un réel souci avec la Caisse de la compensation à l’époque, notamment après avoir été contraint d’injecter pas moins de 15 milliards de dirhams sous forme de dépenses exceptionnelles uniquement par le biais d’un décret. Le gouvernement avait alors prévu un budget initial de 17 milliards de dirhams avant de rajouter les 15 milliards, soit une hausse de pratiquement 100%», a explique l’expert en finances publiques. «En 2009, la crise économique mondiale avait fini par rattraper le Maroc avec une baisse significative des recettes fiscales et une hausse exponentielle du produit des  crédits», a poursuivi la même source. Et de conclure: «Contrairement à l’idée répandue, la période du gouvernement El Fassi a été marquée par le plus grand taux d’endettement. Ce gouvernement était venu aux affaires en trouvant un excédent hérité de l’année 2007 mais il a terminé le mandat sur un déficit jamais égalé de 53 milliards de dirhams».

A noter que le gouvernement n’a pas réagi officiellement à la proposition faite il y a quelques jours par les deux groupes parlementaires de l’Istiqlal afin d’adopter une loi de Finances rectificative. Quoi qu’il en soit, cette initiative marque l’ouverture d’une nouvelle page entre la majorité et l’opposition d’un côté et le PI et le PJD de l’autre.

Ce que propose l’Istiqlal

Les deux groupes parlementaires du parti de l’Istiqlal (PI) aux deux Chambres du Parlement ont appelé, la semaine dernière à Rabat, à «une révision immédiate» de certaines dispositions de la loi de Finances 2018 pour améliorer les revenus et protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Dans le détail, les deux groupes parlementaires ont appelé «le gouvernement à augmenter de 200 DH par mois les salaires des fonctionnaires, en deux étapes, à partir du 1er juillet 2018, dans la mesure où le montant et le délai de mise en oeuvre de la 2ème tranche d’augmentation devraient être fixés dans le cadre du dialogue social», appelant aussi à «augmenter le plafond des revenus exonérés d’impôt sur le revenu de 30.000 DH à 36.000 DH et prévoir une déduction fiscale des frais de scolarité, au niveau du secteur privé, à hauteur de 6.000 DH par an et par enfant scolarisé».

Concernant la protection du pouvoir d’achat des citoyens, ils ont appelé à «mettre en œuvre un système flexible de calcul des taxes intérieures de consommation (TIC)».

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La dernière loi rectificative date des années 90

Pour trouver une loi de Finances rectificative au Maroc, il faut remonter à pratiquement une trentaine d’années.

En effet, la dernière loi de Finances rectificative date des années 90. Sous le gouvernement Benkirane, il avait été question d’une coupe budgétaire de l’ordre de 15 milliards de dirhams en 2013. A l’époque, cette coupe a porté sur le budget réservé aux investissements pour permettre à l’Etat de «faire face aux répercussions de la conjoncture actuelle sur l’équilibre des finances publiques».

Il faut préciser qu’à cette époque, le PJD et le PI étaient alliés avant que ce dernier ne décide de divorcer avec la majorité après l’arrivée d’un certain Hamid Chabat au fauteuil du secrétariat général du parti de la balance. Aujourd’hui, l’Istiqlal demande la «une révision immédiate» de certaines dispositions de la loi de Finances 2018. Mais il semble que le PJD ne voit pas les choses de la même façon.

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