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Marche conjointe de la CDT et de la FDT à Rabat

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Chose promise, chose vue. CDT et FDT qui avaient déclaré leur volonté de réveiller Rabat aux sons de leur marche ont tenu leurs engagements. Dimanche 31 mars, la capitale a de nouveau perdu son air de «pays des matins tranquilles» pour massivement bruire de slogans hostiles au gouvernement. Combien étaient-ils ?
Les avis divergent. Pour les contempteurs: 10.000, pas plus. Pour les organisateurs: 30.000, au bas mot. Qu’importe. Si on coupe la poire en deux, on en est à 15.000 et c’est déjà assourdissant. Les gens du «Tanedime», brassards bien en vue pour attester de leur condition de meneurs des foules, accusent: on leur a mis les bâtons dans les roues, sinon il y aurait eu beaucoup plus de marcheurs. «On a refusé de nous louer des cars et on a rejeté notre proposition de trains supplémentaires», déclare avec colère un organisateur d’Agadir. Agadir, Taroudant, Tétouan, Oujda… ils sont venus des quatre coins du pays pour clamer leur ras-le-bol devant le Parlement. Peu importe qu’il soit vide pour cause de vacances intersessions. C’est le geste et la symbolique qui comptent.
Dans le cours de la manifestation, peu de calicots, de pancartes… les ouvriers ne sont que rarement et exceptionnellement des intellectuels: tout le monde sait ça. Mais ce qu’ils n’écrivent pas, ils le crient à tue-tête. Et ils choisissent avec un art consommé de la communication le moment où il faut le faire. Ce matin de dimanche 31 mars à Rabat, jamais les slogans de la marche commune de la CDT et de la FDT n’ont été aussi clairs et véhéments que face au Parlement. C’est en effet à cet endroit précis qu’abondent les relais d’information.
Et ils n’auront certainement pas manqué de rapporter, ces nécessaires interfaces qui alimentent les database des officines d’ambassades et d’ailleurs, que le discours de la marche qui a été longtemps syndical de Bab El Had à Bank Al-Maghrib, s’est brusquement politisé aux approches du siège des «élus de la Nation». De moins en moins  d’attentes catégorielles telles que «justice sociale pour tous les travailleurs», «libertés syndicales pas touche» ou «droit de grève, acquis inaliénable» et de plus en plus de  revendications foncièrement politiques du genre : «le peuple veut la chute du gouvernement», «A bas la corruption»  ou «Benkirane va- t-en». Mais si le discours ne s’est foncièrement politisé qu’aux approches du Parlement, la manifestation, elle, a toujours avoué un caractère éminemment politique. En tête du cortège dès le départ de la place Bab el Had, il y avait  plusieurs personnalités de la vie associative et de l’opposition. Parmi ces dernières, des responsables de partis de gauche et le nouveau leader de l’USFP. Une présence qui a remis en mémoire les déclarations de Driss Lachgar sur son intention de remettre sur les rails le pôle de la Gauche. Mais pas seulement. S’étant posé à plusieurs reprises en opposant irréductible à la politique du gouvernement, il a également dit récemment son intention de la combattre à tous les niveaux de l’action politique. Le lendemain, il scellait les retrouvailles de l’USFP avec la CDT  – anciennement bras syndical du parti – après  des décennies de rupture.
Entre la gauche et le gouvernement à dominante pjdiste, la guerre a véritablement commencé ce 31 mars quand 15.000 travailleurs cdéistes et fdéistes ont marché sur  Rabat un matin de froid et de crachin.

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