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PF3 : A la mémoire des victimes

Le 12 juillet 1975, des détenus politiques au PF3 (Point fixe 3) ont réussi à s’en évader avant d’être rattrapés et réincarcérés. Parmi ces derniers, figuraient le Colonel Ababou, Houcine Manouzi et les frères Bourequat. Plusieurs évadés n’auront jamais l’opportunité de quitter, vivants, ce centre "géré" auparavant par le CAB1 avant que la DST (Direction de la surveillance du territoire) ne prenne le relais.
C’est pour commémorer cette tentative d’évasion que le FMVJ (Forum marocain pour la vérité et la justice) et la coordination des familles des disparus au sort non encore élucidé ont décidé d’organiser un sit-in devant le siège de cet ex-centre centre de détention secret. Pour les deux associations, rejointes par plusieurs ONGs dont l’AMDH (Association marocaine des droits de l’Homme), il s’agit de rendre hommage aux "centaines de victimes" qui ont transité par ce centre pour y subir de graves actes de torture et, pour une bonne partie, y laisser la vie sans parler des détenus qui n’ont plus donné signe de vie. Les organisateurs de ce sit-in, dans une série de communiqués publiés à cette occasion, disent exiger la vérité "totale" sur les exactions commises au PF3 et notamment sur les cas de disparition forcée non élucidés à ce jour. Ils revendiquent également la poursuite des ex-responsables de ce centre pour ce qui leur est reproché par plusieurs victimes des années de plomb encore en vie. Le rapport final de l’IER (Instance Equité et Réconciliation) n’avait pas cité de noms de responsables des années de plomb, la mission de cette instance n’étant pas judiciaire comme le stipulent les textes fondateurs.
Les ONGs organisatrices de ce sit-in remettent aussi sur le tapis une assez "vieille" revendication : des excuses de l’Etat pour les graves violations des droits de l’Homme commises par le passé et particulièrement dans les lieux de détention secrets comme le PF3.
Enfin, en plus d’une juste réparation pour les familles des victimes, les organisateurs demandent la préservation de ce centre en tant que lieu de mémoire.
Mohamed Sebbar, président du FMVJ, affirme que le sit-in de ce mercredi intervient dans le cadre d’une série de manifestations organisées devant des centres de détention depuis plusieurs mois. Pour Me Sebbar, la symbolique du PF3 vient du fait qu’il représentait, par le passé, l’un des "hauts lieux" de la torture et de la séquestration illégale aux environs de la capitale administrative du pays. Interrogé sur l’éventuel devenir du PF3, le président du FMVJ estime qu’il faudrait laisser ce dernier en l’état actuel alors que d’autres intervenants optent pour une vocation socio-culturelle, par exemple, pour ce centre, mais de manière à en préserver la (triste) mémoire.
Dans son rapport final, l’IER insistait sur la préservation de la mémoire des années de plomb par le biais d’une réparation communautaire et notamment dans les localités affectées par la proximité des centres de détention. Le sit-in de ce mercredi aura lieu à partir de 18H30. Le PF3 est situé à Bir Errami sur la route de Zaër.

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