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Ségolène Royal dans les starting-blocks des primaires

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Même si le doute était épais, l’effet de surprise n’a épargné personne. Ségolène Royale annonce sa candidature aux primaires des socialistes et la rue de Solferino vacille sur ses fondations. Les vibrations furent si fortes qu’on croirait revenu aux déchirements entre socialistes nés de la défaite de 2007. Elle se dit prête à mener la bataille des primaires à un moment crucial où la direction du parti sous la houlette de Martine Aubry laissait entendre que la course à la candidature ne passerait pas par les fracas des armes mais par une entente cordiale et rationnelle. La grande surprise de l’annonce de Ségolène Royal vient du fait que lors de ses dernières interventions, elle donnait l’impression de s’être rangée à une logique de travail d’équipe, qu’elle soutiendrait forcément le dispositif le mieux qualifié pour arracher l’Elysée à Nicolas Sarkozy. On la décrivait comme assagie, presque soumise aux désirs du groupe, presque complice de ce grand arrangement que la direction du parti tente de tisser avant de se lancer dans des primaires aux résultats inattendus. Sa relation avec Martine Aubry est passée doucement du stade de la défiance permanente à celui de la complicité par intermittence. Toutes les deux avaient réussi à dompter leurs méfiances naturelles.  Entre celle qui pense dur comme fer qu’on lui a confisqué sa victoire à la tête du PS et celle qui pense que, tant qu’existera cette prétention ouvertement exprimée, elle aura du mal à installer son leadership. Pour justifier une telle annonce aussi prématurée et sans concertation avec la direction du PS, Ségolène Royal évoque l’agenda de la droite qui, depuis le remaniement, est clairement entrée en campagne : «Je sais d’expérience qu’il faut plus que quelques mois pour se préparer et pour rassembler. Qui ne voit que la droite est déjà en campagne? D’ailleurs, elle ne s’en cache pas». Cet argument n’est pas de nature à dissimuler l’ire de la direction du Parti socialiste de voir un des poids lourds griller la politesse à ses camarades et s’installer de manière aussi précoce dans les starting-blocks. La gêne exprimée est proportionnelle au volume des dégâts qu’une telle candidature peut provoquer. Qu’un Manuel Valls, député-maire d’Evry, ou qu’un Arnaud Montebourg, député de Saône-et-Loire déclarent leur flamme à ces primaires est presque dans l’ordre naturel des choses. Les jeunes talents chauffent traditionnellement la salle avant les grands levers de rideaux. La candidature de Ségolène Royal aux primaires socialistes, outre qu’elle rappelle à ses concurrents de cauchemardesques souvenirs quand elle avait remporté haut la main les dernières primaires, va certainement les obliger à sortir de leur silence et à découvrir leurs stratégies. Le temps socialiste était suspendu aux oracles de quelques éminences. Il est vrai que par souci de stabilité et d’efficacité, une première secrétaire comme Martine Aubry aurait souhaité maîtriser le calendrier des annonces pour ne pas avoir à en subir leurs dictats. Tandis que des hommes comme Dominique Strauss-Kahn, silencieux dans sa tour d’ivoire du FMI, assis sur une précieuse popularité, ne sait plus quand ni comment transformer l’essai sans se griller ou François Hollande, maire de Tulles et député qui piaffe d’impatience de lancer ses chars corréziens à la conquête de la candidature.

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