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Sharon poussé au dialogue avec Mahmoud Abbas

Selon les médias, les responsables militaires estiment que M. Sharon doit faire des « gestes » pour aider M. Abbas ainsi qu’Ahmad Qoreï, le Premier ministre actuel, à « assurer leur pouvoir » afin d’éviter que les territoires palestiniens plongent dans le chaos. « Il y a désormais une occasion à saisir qu’il ne faut pas laisser échapper une seconde fois », affirme à l’AFP un haut responsable des Affaires étrangères, sous couvert de l’anonymat, faisant allusion au refus de M. Sharon de faire la moindre concession à M. Abbas lorsque celui-ci avait été nommé Premier ministre palestinien en avril 2O03. M. Abbas avait démissionné au bout de quatre mois faute d’avoir obtenu de Yasser Arafat le contrôle sur les services de sécurité et obtenu des libérations de prisonniers palestiniens ou un allègement du blocus de la part de M. Sharon. Avant même la brusque dégradation de l’état de santé du président de l’Autorité palestinienne, le général Moshe Yaalon, chef d’état-major israélien, avait déploré en juillet dernier en termes à peine voilés, l’intransigeance dont avait fait preuve M. Sharon vis-à-vis de M. Abbas, partisan déclaré de l’arrêt de la lutte armée.
Plusieurs commentateurs ont également souligné que si M. Sharon avait présenté à l’époque son plan de retrait de la bande Gaza, il aurait raffermi la position de M. Abbas. « Pour aider Abou Mazen (le surnom de Mahmoud Abbas), le gouvernement doit lâcher du lest en évitant par exemple de lancer des opérations militaires dans les territoires palestiniens, ou en levant des barrages routiers pour faciliter la circulation des Palestiniens », explique Shlomo Brom, chercheur au Centre d’études stratégique Jaffee auprès de l’Université de Tel-Aviv. « Mais cette politique peut faciliter la tâche de ceux qui veulent commettre des attentats, toute la question est de savoir quel degré de risques les responsables politiques et militaires sont disposés à prendre », ajoute cet ancien responsable du service de la Planification stratégique à l’état-major.
Cette nouvelle politique devrait aussi influer sur le retrait de la bande de Gaza prévu l’an prochain. « Il est évident qu’un dialogue avec les nouveaux dirigeants palestiniens sur la passation de pouvoirs constituerait un message fort », ajoute M. Brom. Jusqu’à présent, le Premier ministre israélien a refusé de négocier quoi que ce soit de son plan en affirmant qu’il serait appliqué de façon « unilatérale », faute de partenaire du côté palestinien, tant que Yasser Arafat resterait aux commandes. La disparition physique ou politique du dirigeant historique des Palestiniens, rend ce raisonnement caduc, selon les commentateurs. Dimanche dernier, M. Sharon avait fait une timide ouverture. « Si une nouvelle direction palestinienne sérieuse et responsable se dégage, il est possible qu’il y ait une reprise des négociations sur la Feuille de route », le dernier plan international de règlement du conflit israélo-palestinien, avait-il affirmé. « Je ne suis pas sûr que cela arrive, mais il faudra que cette direction prouve par des actes et pas seulement en paroles qu’elle lutte contre le terrorisme », avait toutefois prévenu le Premier ministre. Ce ton plus modéré s’explique également par la volonté de ne pas froisser les Etats-Unis. « Israël entend prouver sa bonne volonté à la nouvelle Administration du président George W. Bush », souligne le responsable des Affaires étrangères. M. Abbas avait bénéficié, durant les quatre mois où il avait été au pouvoir, du soutien du président Bush, qui l’avait rencontré à trois reprises à la Maison-Blanche, puis lors de sommets à Charm-el-Cheikh (Egypte) et à Aqaba (Jordanie). Depuis son arrivée au pouvoir, le président américain a, en revanche, systématiquement boycotté Yasser Arafat.

• Jean-Luc Renaudie AFP

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