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Togo : Le pire est à craindre

Une semaine après la nomination en tant que président, et dans des conditions controversées, de Faure Gnassingbé, fils de l’ancien président Eyadéma, la tension semble gagner de plus en plus du terrain au Togo. La toute première manifestation de masse, organisée samedi dernier dans les rues de la capitale Lomé pour protester contre «le coup d’Etat» du président investi s’est soldée par trois morts, tués par les forces de l’ordre.
A l’appel de six partis d’opposition, environ 3.000 personnes s’étaient rassemblées dans le quartier de Bé, fief de l’opposition, malgré l’interdiction de toute manifestation publique signifiée à plusieurs reprises par les autorités. La réaction des autorités a été musclée.
Entamés dès le matin, les heurts se sont poursuivis jusqu’en début d’après-midi. A part les morts, trois personnes, dont deux gendarmes, ont été grièvement blessées. Il s’agit des premières victimes depuis l’instauration du nouveau régime. L’Union africaine (UA) a «condamné» la «répression de la manifestation pacifique». Faure Gnassingbé a condamné «énergiquement» le rassemblement et ordonné l’ouverture «immédiate» d’une enquête. Ce dernier, dont la désignation par l’armée togolaise avait été confirmée par l’Assemblée nationale après une révision constitutionnelle express, a prêté serment le 7 février. Agé de 39 ans, il succède à son père, le général Gnassingbé Eyadema, décédé il y a une semaine à 69 ans, après 38 ans de pouvoir absolu.
Une nomination contre laquelle six partis de l’opposition traditionnelle ont annoncé, samedi soir dans un communiqué à l’agence AFP, l’organisation ce lundi d’une nouvelle journée «Togo mort». «Les six partis politiques demandent aux populations des villes et campagnes du Togo d’observer le lundi 14 février 2005, sur toute l’étendue du territoire national, une journée Togo mort», annonce le texte.
Cette nouvelle journée donne la suite à celles des 7 et 8 février dernier qui n’avaient pas été très suivies. Elle vise à protester «contre l’empêchement de l’exercice d’un droit et l’accomplissement d’un devoir constitutionnels» après le «coup d’Etat». Elle est également organisée «en signe de compassion avec les victimes de la répression sauvage du 12 février 2005», poursuit le texte affirmant qu’il y a eu «quatre morts» au cours de la manifestation. Alors que le nouveau régime est très contesté par la communauté internationale, une délégation togolaise conduite par le Premier ministre Koffi Sama s’est rendue à Niamey, «convoquée» par des chefs d’Etat de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Elle s’est entretenue à huis clos avec le chef de l’Etat nigérien, Mamadou Tandja, président en exercice de la CEDEAO. De cette réunion, rien n’a encore filtré. De l’issue des événements qu’a entraînée cette nomination, il faut s’attendre au pire.

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