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Transcriminalité au Maghreb et au Sahel: Aucun pays n’est à l’abri!

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Aucun pays du Maghreb ou de la zone sahélo-saharienne n’est à l’abri d’infiltrations terroristes ou de poussées de la criminalité transnationale, ont convenu les ministres des affaires étrangères des pays de la région au cours de la séance inaugurale de leur 2ème conférence régionale sur la sécurisation des frontières dont les travaux ont eu lieu jeudi à Rabat. Ce sentiment de communauté d’intérêts a si bien dominé les travaux que la déclaration de Rabat qui résume les recommandations de la conférence a été adoptée à l’unanimité.

Les observateurs qui ont noté la présence aux côtés des ministres des affaires étrangères des pays du Maghreb et du Sahel du ministre français des affaires étrangères, ont imputé cette participation au fait que le terrorisme et la criminalité transfrontalière dépassent de loin les possibilités des Etats auxquels ils s’attaquent.

Laurent Fabius a résumé cette situation en annonçant que son pays soutient sans réserve le retour de la stabilité et de la paix dans la région et en réaffirmant sa conviction que la sécurisation des frontières, la stabilité et le développement économique sont indissociables.

Des propos qui font écho à ceux du ministre des affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, qui a déclaré dans son discours d’ouverture que la sécurisation des frontières est liée au développement économique et social et au respect des droits de l’Homme. Le ministre qui a situé la réunion de Rabat dans la suite logique de celle qui a conclu à la nécessité de faire œuvre commune à Tripoli au mois de mars de l’année dernière, a jugé qu’elle vise à définir le cadre et les moyens qui permettent de mettre effectivement en œuvre cette coopération.

Car, a-t-il déclaré, l’Afrique du Nord et la zone sahélo-saharienne sont aujourd’hui en butte à des enjeux complexes engendrés par des situations géostratégiques et socio-économiques qui, parce qu’ils dépassent les ressources des Etats, contribuent à l’extension du terrorisme et de la transcriminalité. Si donc, a-t-il ajouté, Tripoli a défini le cadre référenciel de l’action commune, la conférence de Rabat fournit une feuille de route à ce projet en énonçant les voies et les moyens susceptibles d’aménager la coopération entre les Etats de la région et de promouvoir la coordination de leurs actions pour une sécurisation globale.

Il a précisé que se fondant sur la double approche politique et effective, complémentaire l’une de l’autre, la proposition de Rabat définit des programmes basés sur des outils d’exécution et de suivi souples et simples prévoyant notamment l’inclusion des populations locales dans la gestion de la situation aux frontières. Salaheddine Mezouar a également convenu que les défis à relever qui commandent aux pays du front d’anticiper les événements pour mieux juguler les menaces éventuelles obligent aussi les nations  développées à aider les Etats les plus vulnérables à promouvoir le développement, car «développement, droits de l’Homme, stabilité et sécurité forment un tout indivisible».

Le Maroc qui a une haute conscience de la nécessité de forger les liens de solidarité les plus étroits avec les pays voisins considère que l’édification maghrébine n’est pas seulement une nécessité régionale, mais encore continentale et mondiale, a-t-il déclaré. Il a ajouté que SM le Roi a appelé à plusieurs reprises à un système maghrébin à 5, nouveau et susceptible de constituer un véritable catalyseur de l’unité arabe et un facteur déterminant dans la coopération euro-méditerranéenne, la stabilité sahélo-saharienne et l’intégration africaine.

Le Maroc, pays fondateur de l’Unité africaine, appelle à l’adoption d’orientations stratégiques claires, d’outils de coopération précis et de programmes de travail efficaces capables de réaliser le développement qui protègera la jeunesse de l’intolérance et de la déviance. Intervenant au cours de cette même séance inaugurale, le ministre de l’intérieur, Mohamed Hassad, a affirmé que la porosité des frontières fait que les politiques nationales de lutte contre le terrorisme et la transcriminalité sont insuffisantes.

Mettant en garde contre les tentations isolationnistes auxquelles cette lutte peut conduire, il a au contraire appelé à la coopération bilatérale et internationale pour donner plus d’effet aux actions décidées dans ce cadre.

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