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Une charte d’éthique entre les partis et l’Intérieur, et après ?

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L’annonce du nouveau découpage électoral semble occulter le débat au sujet de la charte d’éthique, mais cette dernière est toujours à l’ordre du jour des préparatifs pour les prochaines élections. Lors d’une réunion prévue demain entre les partis politiques et le ministère de l’intérieur, les deux parties devront examiner, de nouveau, les dispositions de cette charte afin de les enrichir davantage. Après avoir informé les partis lors d’une réunion précédente du contenu du document tel qu’élaboré par l’Intérieur, Taib Cherkaoui s’attend à recevoir les observations des différents partis pour finaliser le document. Après quoi, la charte devra être signée par les partis, l’Intérieur ainsi que les autres ministères qui sont concernés par l’opération électorale. Elle devra, également, être publiée par le département de M. Cherkaoui sous forme de décret. L’objectif principal de l’Intérieur à travers cette démarche n’est plus à démontrer. Taib Cherkaoui cherche à responsabiliser davantage les partis pour garantir des élections libres, transparentes et honnêtes, les premières du genre après l’adoption de la nouvelle Constitution. Ceci dit, et bien que les partis soient pratiquement unanimes sur le contenu de cette charte qui devra renforcer et compléter l’arsenal juridique en la matière, l’utilité d’une telle démarche suscite encore des points d’interrogation. Etant donné que certains partis donnent toujours l’impression d’agir en fonction des anciennes méthodes non démocratiques, qu’est-ce qui garantirait un engagement pur et dur envers les dispositions de la charte?
«Ce n’est nullement le texte de loi qui régit le comportement des partis, ceci dépend du type de l’éducation politique au sein des formations politiques. A titre d’exemple, les partis s’apprêtent à présenter pratiquement les mêmes têtes malgré le fait qu’on ne cesse de parler de la nécessité de renouveler les élites», précise Mohamed Zine-Eddine, professeur du droit constitutionnel à l’Université Hassan II de Mohammedia. «Les partis politiques donnent l’impression de ne pas avoir encore saisi le changement qui est intervenu au niveau des règles du jeu et de l’enjeu. La majorité des partis raisonnent toujours en termes de l’offre et de la demande politique et de la culture de la rente. Ils n’agissent pas, de ce fait, en fonction des exigences de la nouvelle étape», indique-t-il, et d’ajouter que «la charte d’éthique est un pas nécessaire mais pas suffisant pour redonner confiance et réconcilier les citoyens avec l’action politique». Il est clair que les partis politiques ont acquis une mauvaise réputation auprès des citoyens et des observateurs au fil des années en raison de certaines pratiques non démocratiques. De ce fait, les partis sont appelés aujourd’hui à redorer leur blason et à soigner leur image auprès du corps électoral, notamment après l’adoption de la nouvelle Constitution qui fait entrer le Maroc dans une nouvelle ère démocratique. Le respect de la charte d’éthique constitue un premier test pour eux. A noter qu’en vertu des dispositions de la charte proposée par l’Intérieur, le département de Taib Cherkaoui sera désormais habilité à intervenir, à titre préemptif, pour garantir la transparence des élections. La charte met, également, l’accent sur la coopération entre les deux parties. Aussi, le département de l’intérieur sera appelé à assurer l’égalité de traitement entre les différents partis politiques, notamment en ce qui concerne l’accès aux médias publics lors de la campagne électorale et l’accès aux moyens logistiques. En contrepartie, les partis s’engageront à octroyer les accréditations à des candidats honnêtes, à mener des campagnes électorales honnêtes et à s’abstenir de recourir à la violence.

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