Société

2006 : ce qui attend le Gouvernement

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Le gouvernement reprend ses réunions aujourd’hui, mercredi, après une pause estivale de quelques semaines. Cette rentrée gouvernementale est traditionnellement l’occasion pour l’ensemble des ministères de s’arrêter sur leurs principaux chantiers pour l’année à venir.
Sur un plan strictement politique, la question du Sahara demeure le sujet de préoccupation numéro un du gouvernement.
Après la libération des prisonniers marocains détenus à Tindouf, et la forte implication des Etats-Unis dans le conflit artificiel du Sahara, le gouvernement se tient ainsi prêt à tout changement non seulement dans le dossier lui-même mais également dans les relations maroco-algériennes. Toujours dans le volet politique, l’année 2006 sera celle des partis politiques et des élections. Après l’adoption au Parlement, en session extraordinaire prévue au cours du mois de septembre, du projet de loi sur les partis politiques, le gouvernement lancera une vaste consultation avec les formations politiques afin de procéder à une révision du code et du découpage électoraux.
Ceci-dit, le volet social sera inéluctablement le chantier prioritaire du gouvernement pour lequel un nombre considérable de ministères sera mobilisé. D’un point de vue global, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) est sans doute le dossier le plus important que le gouvernement devra gérer. En effet, après avoir remis au Souverain le Plan d’action gouvernemental pour la mise en œuvre de l’Initiative, et ce trois mois après le discours royal du 18 mai 2005, le Premier ministre Driss Jettou mettra en œuvre l’ensemble des directives royales pour l’application de ce Plan d’action. Ce dernier, rappelons-le, est doté d’une enveloppe de 250 millions de DH et sera exécuté lors des quatre prochains mois de l’année 2005. Les premiers projets de l’INDH sont désormais identifiés et les comités locaux sont constitués.
Reste maintenant à passer à l’action. Toujours dans le domaine social, rappelons que le Maroc fait partie des Etats bénéficiaires du Millenium Challenge Corporation (MCC), un programme d’aide géré par le département d’Etat américain et doté d’un compte de 2,5 milliards de dollars. Le Premier ministre a rencontré, le 16 août courant, Michael Grossman, le directeur régional du "Millenium Challenge Corporation". A cette occasion, le gouvernement marocain a exposé un certain nombre de projets qu’il souhaite soumettre au financement du Compte du Millenium. Les projets retenus devront désormais faire l’objet d’une finalisation avant leur validation définitive, sachant que le Maroc souhaite créer une concordance entre ce Compte d’une part, et les projets de l’INDH d’autre part.
Autre chantier important, l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Tout en veillant à ce que son exécution soit réalisée dans les délais prévus, le gouvernement lancera, en 2006, la deuxième tranche de l’AMO et le Régime de l’assistance médicale (RAMED). La première est destinée aux professions libérales, aux artisans, etc. Quant au RAMED, il bénéficiera aux populations les plus démunies.
Les différents départements ministériels seront appelés dans les prochains mois à mettre en place les structures nécessaires au lancement de ces deux services, et surtout à déterminer avec exactitude les établissements de soins participants et les modalités de financement. D’un autre côté, la réforme de la retraite demeurera une préoccupation gouvernementale. A ce titre, le plan de réforme global engagé depuis plusieurs mois, pour la mise à niveau de ce secteur névralgique, touchera de grands établissements publics tels que l’Office chérifien des phosphates (OCP) et le l’Office national de l’électricité (ONE). Ces deux mastodontes devront, eux-aussi, externaliser leurs caisses de retraite. Leur arrivée à la Caisse marocaine de retraire (CMR) qui passe par une grave crise financière constituerait, pour cette dernière, une énorme bouffée d’oxygène.
Toujours en matière sociale, notons également l’idée développée au sein du gouvernement de mettre en place un système de couverture sociale (à ne pas confondre avec la couverture médicale) pour les petits métiers. Il se pourrait que la CNSS se charge de sa gestion, surtout après la restructuration réussie qu’elle a connue.
Enfin, sur le plan économique, citons trois grands chantiers pour 2006.
Le premier a trait inéluctablement à la loi de Finances 2006. Déjà, la Primature a exhorté l’ensemble des ministères à opérer des économies et des restrictions budgétaires. L’élaboration de cette loi de Finances intervient dans un contexte économique national et international difficiles, notamment à cause de la flambée du prix du pétrole. Le second concerne la stratégie industrielle. Il s’agit, en fait, de mettre en œuvre les recommandations contenues dans le rapport McKinsey, désormais appelé "Etude Emergence".
Pour ce faire, le gouvernement lancera, encore une fois, une vaste campagne de concertations avec les professionnels. Ces derniers seront également sollicités pour la mise à niveau et la relance économique. C’est le troisième chantier. Après l’échec des multiples tentatives de mise à niveau du tissu productif, le gouvernement tentera, en 2006, une énième mesure. Avec la clé des fonds de redressement, de financement et de garantie. Le gouvernement a du pain sur la planche.

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