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à quand une rentrée littéraire au Maroc ?

© D.R

C’est l’été, c’est bientôt la rentrée. Mais quelle rentrée ? Dès le mois d’août, dans d’autres cieux, c’est déjà la rentrée littéraire. Au Maroc cette dernière tarde encore. Alors des écrivains marocains se font leur propre rentrée en France. Les éditions nationales attendent la fin de la tempête de la rentrée scolaire pour promouvoir leurs nouvelles publications, c’est-à-dire à partir de novembre, jusqu’à février, date du Salon du livre. Parce que dans nos librairies, exceptés les rares espaces exclusivement dédiés à la littérature, la primeur est au livre scolaire. Il rapporte et leur permet de gonfler leur chiffre d’affaires. Logique. À quoi bon s’entêter avec les quelques nouvelles publications qui tardent à venir, et où l’on ne trouve que quelques nouvelles plumes nationales, quelques découvertes, pas assez de découvertes. Pourquoi, il y a un tel retard au Maroc? Comment y remédier? Quel est le rôle des prix littéraires? Mais avant de parler des problèmes, parlons des nouveautés, les nouveautés marocaines en France, les nouveautés francophones au Maroc. L’écrivain marocain Fouad Laroui vient de sortir en France deux ouvrages. Il est question d’un roman, «Une année chez les français» sorti le 23 août (Editions Julliard), et d’un récit «Les bédouins dans le Polder» sorti en mai (Edition Zellige). Sa sortie nationale est prévue courant septembre, selon les éditions Le fennec qui le rééditent. Chose qui malgré le retard rendent, son prix plus accessible 70 DH contre plus de 20 euros chez les Editions françaises exportées. Toujours en France Abdallah Taia vient de publier «Jour du roi» (Editions Le Seuil, août 2010), et l’écrivain Mohamed Hmoudane, «Le Ciel, Hassan II et Maman France» (Editions La Différence, août 2010) . Des sorties (voire encadré ci-dessus) parmi d’autres, concentrées en août, pour, outre offrir aux estivants des nouveautés à lire, permettre aux jurés de divers prix littéraires de faire leurs sélections. Pour l’anecdote Roger Peyrefitte, écrivain et historien français estimait en 1982 le nombre de prix en France à près de deux mille et concluait que, puisque la France compte à peu près trente mille hommes de lettres, chacun peut espérer avoir au moins un prix. Mais au Maroc, c’est tout juste si l’on compte deux prix, bientôt trois et qui manque tout de même de visibilité à cause de leur timing. Il y a le Prix du Maroc du livre, décerné en février par le ministère de la Culture 70000 dirhams. Il y a «Le grand prix Atlas», initié par l’ambassade de France et d’un montant de 40.000 DH. Décernée cette année en juin, la 17ème édition de ce prix a consacré Mohamed Loakira pour son Roman «L’Inavouable» (Marsam, 2009). Un nouveau prix, fraîchement venu cette année, c’est le prix littéraire de la Mamounia qui sera décerné en septembre et qui réserve au gagnant une somme de 200.000 DH (voire encadré). Par ailleurs, il y a aussi du nouveau chez nos éditeurs nationaux (voire encadré, «sorties littéraires nationales»), mais ce sera pour courant octobre et surtout pour le Salon du livre en février. Selon Abdelkader Retnami fondateur des éditions «La croisée des chemins», «les éditeur marocains travaillent à centraliser leur sortie et une promotion beaucoup plus importante pour leurs livres, pour le Salon du livre en février». Et d’ajouter : «Il est question globalement d’une centaine de nouveaux titres tout genre confondu, dans ce salon du livre qui accueille 350 000 visiteurs.»

Nouveautés littéraires nationales
Passée la rentrée scolaire, dès le mois de novembre, les éditeurs marocains se mobilisent et commencent à publier leurs ouvrages pour se préparer au Salon du livre en février. Chez les éditions la Croisée des chemins , on a outre plusieurs essais et beaux livres, la publication à partir du 15 octobre des lauréats du concours littéraire de 2M. Est prévue la sortie en octobre du roman «Lettre de Fès» de Aicha Benamor. En novembre, on note «Le calife de l’épouvante» de Bensalem Himmich, «La nuit de Zagora» de Noël Castet, «Zahra, foi et défi» d’Abdellatif Jazouli et « Plus forte que la souffrance» de mekkaoui Saouad. Les éditions Marsam prévoit la sortie «Le caftan jaune» de Loubana Adnan Alaoui, «Le passé intérieur» d’Ahmed Chater Laroussi, «La cavale assassinée et autres nouvelles» de Jean Coffel. On cite aussi «D’un rivage à l’autre» des nouvelles de Saïd Billali et «Tanger vue de Londres» Badia Haj Nasser. Chez les éditions le Fennec, il est question d’une autobiographie romancée de Saâdia Tazia qui s’intitule «Ma mère», ainsi que plusieurs rééditions notamment «Des bédouins dans le Polder» de Fouad Laroui, «le Bonheur des moineaux», de Mohamed Nedali, «Le pain nu», de Mohamed Choukri en arabe, «Bucoliques berbères, Itto fille de l’Atlas» de Simone Bocognano.

Un rentrée marocaine en France
Dans «Une année chez les français» (Editions Julliard, août 2010), Fouad Laroui raconte l’histoire de Medhi Khatib. Ébloui par l’intelligence et la boulimie de lecture de son jeune élève, son instituteur s’est battu comme un lion pour lui obtenir une bourse d’interne dans le prestigieux lycée Lyautey de Casablanca, réservé aux enfants des hauts fonctionnaires français et des familles les plus influentes du régime marocain. «Le Ciel, Hassan II et Maman France» (Editions La Différence, août 2010) est le titre du roman de Mohamed Hmoudane. Après French Dream, son premier roman, Mohamed Hmoudane confirme son grand talent de conteur des boires et déboires de l’émigration en France. Roman drôle et enlevé sur la vie des émigrés en banlieue. Par ailleurs dans «Jour du roi» (Editions Le Seuil, août 2010) Abdallah Taia laisse de côté l’homosexualité, thème central de ses deux précédents romans qui lui ont valu sa notoriété internationale et traite d’un sujet qui lui tient encore plus à cœur : la fracture, qui, au Maroc, sépare les pauvres des riches.

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