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À son amant, Khadija offre la vie de son mari (1)

© D.R

Khadija n’était ni belle ni laide. Mais, elle était aimable, charmante et séduisante. Aînée et unique enfant de ses parents, elle ne gardait aucun bon souvenir de son enfance, ni de son adolescence. Presque tous ses souvenirs étaient mauvais. Les oublier était la meilleure manière pour vivre en paix avec soi-même. D’abord, c’était à la capitale économique, Casablanca, qu’elle a vue le jour en 1970. À quelle date précise ? Elle l’ignorait. Car, ses parents n’ont déclaré sa naissance auprès des autorités locales que tardivement et après avoir eu recours à la justice. Elle ignorait également pour quelle raison ses parents lui avaient choisi un tel prénom, Khadija. Parce que sa maman a accouché d’elle au septième mois de grossesse ? Peut-être. Car, en arabe classique, on qualifie de «Khadija», la fille qui a vu le jour lors du septième mois de grossesse au lieu du neuvième. Elle ignorait également pourquoi elle n’a pas été placée, à l’instar des enfants de son âge, aux bancs d’un établissement scolaire. Pour elle, les alphabets étaient des signes incompréhensibles. Il lui était difficile de décortiquer le moindre mot. Pire encore, ses parents ne lui ont même pas permis d’apprendre un métier, la couture par exemple, par lequel elle devait gagner dignement sa vie. Ils lui ont permis uniquement d’assister, presque quotidiennement, à leurs rixes pour un oui ou un non, à leurs bagarres pour des futilités, à leurs accrochages pour la moindre des choses, à leurs échanges d’invectives pour le moindre malentendu. Ils n’avaient pas le temps nécessaire pour penser à elle et l’aider à tracer un chemin pour un meilleur avenir. En plus, Khadija n’avait pas d’expérience dans sa vie pour s’en sortir. Bref, elle était entre le marteau des problèmes conjugaux qui régnaient dans le foyer parental et l’enclume de la négligence. Que devait-elle faire? Rien. Car, elle ne savait rien faire. Khadija, qui était à son seizième printemps, remarquait la relation entre ses parents qui devenait de plus en plus tendue. Mais, elle n’a jamais imaginé qu’elle arriverait au point mort, le divorce. C’était, pour elle, un coup, un choc. Chacun de ses deux parents allait vivre loin de l’autre ? Et avec qui allait-elle vivre ? En principe, les enfants se positionnent au camp de la maman. Mais, Khadija n’avait pas le choix. Car sa mère ne voulait plus d’elle. Elle voulait vivre libre, sans être engagée envers une adolescente, difficile de s’occuper d’elle, et chercher de quoi la nourrir et l’habiller. C’était son père qui l’avait prise en charge. Pouvait-il consacrer sa vie à elle, la sacrifier pour elle seule ?
«Tu dois te remarier. C’est difficile pour toi de vivre sans femme. Tu as besoin d’une épouse pour s’occuper de toi et de ta fille, abandonnée par sa mère», lui conseillaient ses amis, ainsi que sa mère.
Un conseil qui semble être logique. Sans aucun doute, il serait difficile pour lui de s’occuper seul de sa fille, Khadija. Surtout qu’elle était encore à son adolescence. En plus, il n’y avait personne qui devait s’occuper d’elle en son absence. Étant vieille, sa mère ne pouvait pas se charger de cette tâche. Le remariage était la solution convenable pour lui et pour elle. La décision a été prise. Le père a convolé, pour une seconde fois, en justes noces. Et Khadija s’est retrouvée, quelques semaines plus tard, sous le même toit avec sa belle-mère, elle aussi divorcée et mère d’un adolescent, Ismaël, qui avait également besoin d’un beau-père qui prendrait soin de lui.

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