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Abbas El Fassi bute sur les exigences démesurées des partis politiques

Après la majorité sortante, place aux partis de l’ancienne opposition. Le Premier ministre nommé, Abbas El Fassi, a entamé des concertations avec le PJD et l’Union constitutionnelle (UC). Pour leur première rencontre après le scrutin du 7 septembre, le chef du prochain gouvernement et le secrétaire général du Parti de la justice et du développement, Saâd Eddine El Othmani, ont choisi de «se parler» dans la résidence du père fondateur du parti islamiste, en l’occurrence Docteur El Khatib. Mais, au-delà de ce geste symbolique, rien, semble-t-il, n’est joué pour le PJD. Les dirigeants de ce parti ne se font d’ailleurs pas d’illusion sur les résultats de leur premier contact avec M. El Fassi. «C’était une simple visite d’information et de courtoisie», a révélé à ALM le numéro deux du PJD, Lahcen Daoudi. «S’il s’agit uniquement de courtoisie, on reste là où on est. S’il y a des propositions, le PJD les examinerait avec beaucoup d’attention», a précisé M. Daoudi. S’agissant des propositions, «le PJD n’a jamais coupé la respiration, il respire normalement et continuera de respirer régulièrement», a assuré ce dirigeant qui, dans une précédente déclaration à ALM, avait annoncé être quasi certain que son parti ne fera pas partie de la composition du prochain gouvernement. «On s’achemine vers la reconduction des cinq partis de la majorité sortante», avait-il dit, en évoquant le parti de l’Istiqlal, l’USFP, le PPS, le RNI et le MP. «Il s’agit de reconduire le pessimisme», avait-il martelé, ironique. Après le PJD, c’est vers l’Union constitutionnelle (UC) que s’est dirigé le chef du prochain cabinet et SG du parti de l’Istiqlal, vainqueur des législatives du 7 septembre 2007. Contacté par ALM, le patron de l’UC, Mohamed Abied, a confirmé cette rencontre, en soulignant l’ouverture et la disponibilité de son parti à écouter «les réflexions» du Premier ministre. «Nous sommes prêts à participer au prochain gouvernement, mais à condition que la composition de ce gouvernement soit cohérente et possède la même orientation politique», a-t-il confié à ALM. Estimant avoir été «défavorisé» par le mode de scrutin lors des législatives de 2002, le parti libéral s’est remis en selle en 2007 en décrochant un total de 27 sièges, ce qui lui a valu de faire partie des six principales formations politiques qui vont pouvoir constituer un groupe parlementaire. «Nous n’avons pas exclu l’option de participer au gouvernement dès lors que nos candidats se sont présentés aux élections», a précisé M. Abied. Reste à savoir si ce parti, qui était jusqu’à il y a peu parmi les partis d’opposition, pourra cohabiter avec les formations de la majorité sortante. Au-delà de l’UC, les concertations de M. El Fassi ont concerné également les partis de la gauche dite d’opposition.
Ainsi, il semble que le Premier ministre nommé ait trouvé plus de disponibilité chez les partis de l’ancienne opposition que chez ses compagnons de la majorité sortante. Ces derniers ne lui ont pas facilité la tâche. Les exigences des uns et des autres sont de nature à faire désespérer le nouveau Premier ministre. Concilier entre les exigences de la constitution d’un gouvernement moderne avec un nombre réduit de portefeuilles attribués à des ministres aux compétences techniques avérées, et les conditions des partis de l’ancienne majorité en ce qui concerne les candidatures et la nature des portefeuilles est en train de pousser M. El Fassi vers l’impasse. 
Aussi, après un premier round de pourparlers et ses réunions avec l’ancienne opposition, le chef du prochain cabinet est retourné voir les dirigeants du Mouvement populaire (MP), Mahjoubi Aherdane (président) et Mohand Laenser (secrétaire général). Interrogé sur la teneur des discussions, le SG du MP, M. Laenser, a expliqué que «le premier round s’était limité à l’échange de points de vue sur la future structure du gouvernement», démentant avoir évoqué avec le Premier ministre nommé la question des ministrables MP. «Il faut d’abord écouter les propositions du Premier ministre», a-t-il précisé. De l’avis de plusieurs observateurs, le deuxième round des concertations sera déterminant. A l’issue de ses concertations du lundi soir dernier, M. El Fassi, cité par la MAP, a indiqué que ses consultations avec les leaders de la majorité sortante lui ont permis de dégager des «impressions positives». Maintenant, «j’attends les points de vue des autres partis avec lesquels j’aurai également des consultations», a-t-il expliqué. Reste, la question du temps que prendront les concertations du Premier ministre. M. El Fassi a souligné que le gouvernement proposé sera formé avant l’ouverture de la nouvelle législature. Mais, de l’avis général des observateurs, la mission de M. El Fassi prendrait plus de temps vu la difficulté de concilier les exigences de ses partenaires dans l’ancienne majorité. Cela risque, estime un analyste, de pousser le Premier ministre à revoir ses engagements avec ses anciens partenaires et à tourner le regard vers d’autres horizons.

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