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Abdelali Hadi : la victime de la pédophilie qui devient serial killer (3)

© D.R

L’affaire n’est ni simple ni ordinaire. Les hypothèses se multiplient. Peut- être que ce sont des charlatans qui cherchent des trésors. Surtout que la région fait partie du Souss. Les fkihs de ces régions sont connus pour la recherche d’enfants qui n’ont pas atteint l’âge de la puberté, qui possèdent certaines caractéristiques physiques particulières, qui ont des yeux très clairs et différents l’un de l’autre, qui ont une ligne continue traversant la paume de la main et des cheveux en tourbillon ou encore une petite tache au fond de l’iris. La légende affirme que le sang de ces enfants qualifiés de « Zouhri » sert, pour les charlatans, à exhumer les trésors, Al kounouz, cachés et gardés depuis des lustres par des djinns à qui l’on offre ce sacrifice. Peut-être que ces enfants disparus ne sont que ceux qui n’ont plus l’espoir de vivre dans leur pays, qui ne rêvent que de l’eldorado, de l’au-delà de la Méditerranée en se faufilant à l’intérieur des camions allant à destination des provinces du Sud.
Peut-être que ce sont des enfants tués pour les priver de quelques organes pour les revendre par la suite. Mille «peut-être» hantent les esprits des enquêteurs qui s’arment de patience. Et un premier rapport d’autopsie vient d’anéantir plusieurs hypothèses et de favoriser d’autres. Ce rapport affirme que les analyses montrent que l’une des victimes était ligotée. Et que la mâchoire inférieure d’une autre présentait une fracture, ainsi que les doigts de sa main droite étaient amputés. Qui a amputé les doigts de la main et a fracturé la mâchoire de cette victime ? Qui a ligoté l’autre victime ? Leur bourreau? Un tueur en série? Les interrogations se multiplient. Les investigations vont contre le sens de la montre. Les réunions des responsables de la police, de la gendarmerie, des RG, de la DST, des forces auxiliaires et autres corps sécuritaires se tiennent quotidiennement. Le jour et la nuit se ressemblent pour les enquêteurs. La tâche de dévoiler tous les secrets des squelettes, des ossements et des cadavres en décomposition avancée semble être difficile et nécessite un pro de la médecine légiste. En cette année 2004, il n’y avait qu’un seul : le professeur Saïd Louahlia qui a quitté définitivement le Maroc en novembre 2005 pour s’installer au Canada. Avec ses tempes grisonnantes et sa moustache touffue, ce professeur grand et fort, toujours souriant, qui a suivi des études en France, au FBI aux États-Unis, qui a fondé, en 1991, le service médico-légal au CHU Ibn Rochd à Casablanca et qui a enseigné la médecine légale à la Faculté de médecine à Casablanca, à l’Institut national des études judiciaires à Rabat et à l’Académie royale de police à Kénitra, est le seul qui peut faire parler ces cadavres, ces squelettes et ces ossements. Nous sommes le dimanche 22 août 2004. À la police judiciaire de Taroudant, chapotée par le commissaire Hassan Jaouhari, les dimanches ne sont plus jours de congé hebdomadaire. Ils le seront également pour le professeur Saïd Louahlia. Ce dimanche, le troisième jour après la découverte macabre, les ossements «voyagent» de Taroudant à Casablanca pour atterrir sur la table d’autopsie du service médico-légal au CHU Ibn Rochd. Le professeur Saïd Louahlia est prêt. Il a déjà mis sa blouse et son calot vert, sa bavette et ses gants blancs pour examiner les différents os et noter ses remarques. La tâche n’est pas d’une journée ou de quarante-huit heures pour tirer des conclusions susceptibles mettre l’enquête sur le bon chemin. Quelles conclusions a-t-il tirées ?

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