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Abdelhakim : Profession projectionniste

© D.R

Jeudi 15 juin. A la maison de la culture de Zagora, des allers et retours incessants. On se prépare à accueillir la seconde journée des projections, au programme du festival du film transsaharien de Zagora. La salle de spectacle a été dotée d’un grand écran et d’amplificateurs de son à l’occasion. Pour cette matinée, ce sera un film marocain, le premier du réalisateur Mahmoud Frites : «Nancy et le monstre». Tout au long des quatre jours du festival, longs-métrages et documentaires se succèdent de jour comme de nuit, ici, dans cette salle, mais aussi en plein air, chaque soir. Un travail colossal que celui d’Abdelhakim El Khamlichi, le technicien projectionniste, venu du Centre cinématographique marocain (CCM).
Au premier étage de la maison de la culture, la régie, Abdelhakim et ses trois compagnons, un technicien du CCM et deux électroniciens de la délégation du ministère de la Culture, ressemblent à une fourmilière sur le pied de guerre. «C’est la première fois que nous projetons des films, ici, et nous essayons de nous adapter quelles que soient les conditions pour qu’il n’y ait aucun problème», explique Abdelhakim.
Un projecteur portable et une faible capacité électrique auxquels s’ajoutent la charge du travail que nécessite la série de projections, c’est sur des charbons ardents que vit le projectionniste. Et pourtant, cet homme ne veut pas en donner l’impression. Même pas la moindre. «Vous savez, lorsqu’on se dit que c’est difficile dès le départ, on ne réussit jamais. C’est ce que j’ai appris tout au long de ma carrière», confesse-t-il, convaincu. Projectionniste pour le meilleur et pour le pire, Abdelhakim se met derrière ce grand engin, ajuste les bobines du film et prête toute son attention.
Chut ! Il ne faut pas perdre sa concentration. Pour qu’une projection soit réussie, première règle : bien installer les bobines et suivre le déclenchement du mécanisme de bout en bout. Les spectateurs n’en prennent compte que lorsqu’il y a des coupures. Le film de ce matin a été justement coupé au milieu, puis repris. Que s’est-il passé ? «Oh, ce n’était pas un problème ! C’est juste que ce projecteur portable n’a pas une grande capacité et lorsqu’il y a plusieurs bobines, on est obligé d’arrêter pour placer la partie suivante du film. C’est tout ! Et… cela offre au public un petit entracte», répond Abdelhakim en souriant avant d’ajouter : «Vous savez, ce soir, c’est le film Babel qui sera projeté en plein air. Vu qu’il est long, on devra placer successivement six bobines !». Pour Abdelhakim, le plus important est de réussir son engagement tacite envers le public qui ne le connaît pas. Avec ses compagnons, ici, Abdelaziz, Lahcen et M’hammed, dès que le film est terminé, on passe à la phase du démontage, mais pas avant que le projecteur ne refroidisse un peu. «Attention, ne le touchez-pas, il est brûlant!», prévient-il.
On attendra donc 20mn au moins pour qu’ensuite ces hommes unissent leurs forces afin de transporter ce grand engin qui pèse des kilos. Les deux électroniciens éteignent les lumières, retirent les câbles et jettent un coup d’œil dans la salle. Le projectionniste et son collègue du CCM, Abdelaziz, prennent, eux, soin du matériel en transportant le projecteur, les câbles et les bobines jusqu’à la camionnette stationnée devant l’entrée de la maison de la culture. Tout est bien rangé à l’arrière. Il ne reste plus qu’à attendre la projection suivante pour reprendre tout à «0». «J’aime beaucoup le cinéma et je sais que c’est un grand plaisir qu’on offre aux autres. C’est ce qui me donne toujours envie de poursuivre», déclare cet homme. Un marchand de rêve, Abdelhakim aurait bien valu ce surnom. 

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