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Abdelwahab Badrakhane : «Ecrire était ma passion et je continue encore à le faire»

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ALM : Quelle est l’importance du Festival d’Asilah au niveau arabe ?
Abdelwahab Badrakhane : Le Moussem d’Asilah a réussi à être un modèle de référence pour toute manifestation culturelle et artistique. Il a été considéré depuis sa naissance comme une expérience audacieuse et unique non seulement par ses activités festivalières mais aussi par sa durée de plus d’une vingtaine de jours. D’ailleurs, c’est rare également qu’un tel événement culturel puisse survivre notamment dans les pays arabes plus d’une trentaine d’années et de pouvoir réunir chaque année un nombre important d’élites intellectuelles et politiques. Lesquelles ont contribué à donner une particularité et une grande importance à ce festival.

Quels sont les principaux problèmes dont souffrent les médias dans le monde arabe?
Je crois que les médias arabes souffrent beaucoup plus de problèmes de financement et de l’absence d’une législation fiable. D’ailleurs lorsqu’on dispose d’importants moyens de financement, nous serons en mesure de créer une forte chaîne télévisée ou un fort journal. Ils seront ainsi à même de produire des émissions de qualité et pleines de créativité. Tandis que les législations jouent un grand rôle pour la préservation de la profession et de la protection des droits du journaliste. Le secteur des médias dans les pays arabes souffre aussi d’un manque de stages de formation. Et je crois aussi que le non respect des la liberté d’expression et la non existence d’un Etat de droit constituent jusqu’à maintenant un handicap au développement et la à modernisation de ce secteur conformément aux nouvelles normes.

Avec la réussite dont font preuve certaines publications arabes, peut- on parler d’une presse neutre dans le monde arabe ?
Je crois qu’on ne peut pas encore parler d’une presse neutre dans le monde arabe. Il y a par exemple les journaux partisans qui ont été créés pour défendre leur identité et pourtant ils sont lus et respectés. Nous pouvons citer pour la même raison les publications d’actualités qui sont en fait des journaux commerciaux. Ces derniers ont tendance à devenir par la suite des industries médiatiques. Il y a d’autres qui ont réussi à atteindre un grand développement au niveau administratif et organisationnel, mais ils ne peuvent prétendre être un leader dans la liberté d’expression. Car la presse dans les pays arabes n’est pas encore libérée des carcans qui pèsent encore lourdement sur cette liberté. 

Ne regrettez-vous pas de n’avoir pas accédé à des postes de responsabilité comme c’est le cas pour la plupart de vos anciens collègues et amis qui sont maintenant au pouvoir ?
Je n’ai rien à regretter, car j’exerce le métier de journalisme dont j’ai toujours rêvé. Je crois que j’ai obtenu ce que je voulais dans cette profession. Ecrire était ma passion et je continue encore à le faire. J’ai obtenu aussi ce que je voulais dans ce domaine en étant à la direction du journal Al- Hayat. Je reste l’ami de beaucoup de journalises. Il est aussi dans mon devoir en tant que responsable de cette publication à aider les jeunes à tracer leur chemin dans le journalisme.

Comment voyez- vous l’avenir des médias dans le monde arabe ?
Je ne serais pas complètement optimiste. Mais je n’ai pas une vision pessimiste en ce qui concerne le journalisme, c’est un travail quotidien, assidu et continu. Et je trouve qu’il n’est pas seulement un moyen pour lutter contre la corruption  des responsables. Il peut être aussi un moyen pour maintenir leur pouvoir s’ils disposent des politiques efficaces et non pas des plans anarchiques pour diriger leurs pays. Et cela ne peut être bénéfique également pour l’amélioration entre autres de l’éducation, la santé et l’alimentation.

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