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Abdessamad Miftah El Kheir : «Je veux réconcilier le public avec le théâtre»

© D.R

ALM : Que représente pour vous l’été ?
Abdessamad Miftah El Kheir : L’été constitue une occasion pour reprendre son souffle. Ceci dit, la saison estivale est également une occasion pour la lecture, retrouver la famille et faire le bilan de ce qui a été réalisé tout au long de l’année. J’aime beaucoup voyager, découvrir d’autres cultures. C’est une expérience exceptionnelle qui me permet d’enrichir ma personnalité et d’avoir une nouvelle vision du monde.
 
Parlez-nous de votre expérience dans le monde de l’art?
C’est par hasard que j’ai atterri dans ce monde. Au début, je faisais des pièces de théâtre au primaire ou avec des associations d’amateurs. Par la suite, j’étais convaincu que pour percer son chemin dans cet art, il faut absolument rejoindre un institut professionnel. Alors, j’ai intégré, en 1994, l’Institut supérieur d’art dramatique de Marrakech. Cette formation m’a permis de renforcer mes connaissances et d’avoir une vision sur mon avenir.
 
C’était facile de trouver une place dans le monde de l’art?
J’étais chanceux de rencontrer de grands noms, après avoir décroché mon diplôme. En 1999, j’ai travaillé avec Abdelhak Zerouali dans une pièce de théâtre intitulée «Rihlato lâtach» «Voyage de soif». Mon rôle dans cette pièce m’a valu le prix de la meilleure interprétation masculine au Festival national de théâtre professionnel à Meknès.
Un an après, j’ai joué dans la pièce de théâtre «Shour» «Magie», mise en scène par le grand Taïeb Seddiki. Cette expérience m’a permis de travailler avec un homme exceptionnel. C’était également une occasion pour moi de découvrir de nouvelles techniques théâtrales. Par la suite, j’ai décidé de fonder avec des amis le «Groupe Tensift». Notre première pièce «Sid Rjal» a connu un grand succès, puisqu’elle a décroché plusieurs prix, dont six au Festival de Meknès.
 
Sachant que vous travaillez beaucoup sur des pièces de théâtre en adaptation, comment expliquez-vous la réussite de vos œuvres ?
C’est à ce niveau qu’intervient la formation que j’ai suivie au sein de l’institut.
Les techniques que nous avons acquises, en plus de nos rencontres avec des metteurs en scène internationaux, nous ont permis de travailler et d’adapter ces pièces de théâtre. Cette formation  nous a appris que ce métier a des règles qu’il faut respecter. Malheureusement, le manque de moyens et le non respect de ces normes ont mis le théâtre national dans une situation critique.
 
Vous sentez-vous plus proche du monde du 7ème art ou de celui du théâtre ?
Je pense qu’on ne peut pas faire une comparaison entre ces deux mondes. C’est vrai que j’ai participé à plusieurs mises en scène, mais j’ai également incarné des rôles dans des réalisations cinématographiques. Je peux citer par exemple «Douair Zman», «Hab Lmzah» ou encore «Al malaika la tohaliq fawqa Dar El Beïda» «Les anges ne volent pas sur Casablanca»,  réalisé en 2003 par Mohamed Lâasli. Ce film a décroché plus de 25 prix lors de sa tournée mondiale. Pour revenir à votre question, je tiens à préciser que jouer en direct devant le public est une expérience unique. C’est une joie immense de voir et d’entendre les acclamations du public après chaque pièce.
 
Préparez-vous des projets artistiques pour le mois de Ramadan ou pour l’été ?
Je prévois de monter mon propre studio, spécialisé dans les musiques de film. Mon amour pour la musique, spécialement le luth, m’a encouragé à intégrer mes compositions dans le théâtre. Par ailleurs, après cinq ans d’absence sur la scène théâtrale, le groupe Tensift renoue avec son public, et revient avec une nouvelle pièce de théâtre «Kif Twayer Tar», adaptée du chef-d’œuvre de Molière «Le Bourgeois Gentilhomme». Heureusement, cette pièce a connu un énorme succès auprès du public.
 
Loin des pièces de théâtre et des projecteurs, où passez-vous votre temps libre ?
Je n’aime pas trop sortir, si ce n’est pour voyager. Je préfère passer mon temps libre à regarder des films, ou faire des recherches sur Internet. J’aime découvrir d’autres expériences artistiques. Je suis en train de chercher un style qui me soit propre. Je veux passer à une nouvelle étape dans ma vie artistique. Je veux créer un style qui prend en considération ce qu’aime le public, quelle que soit sa classe sociale. Je veux créer un style où l’on parle des problèmes quotidiens du citoyen, ce qu’il vit au jour le jour. Je cherche à créer un style qui permettra de réconcilier le public avec le théâtre.

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