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Asilah : Les étrangers séduits par les riads

Située sur la côte atlantique, la ville d’Asilah séduit beaucoup d’étrangers. Nombre d’entre eux ont choisi d’y vivre définitivement. Selon les données officielles, cette petite ville, de près de 30.000 habitants, compte plus de 90 familles étrangères. Les Espagnols viennent en tête, suivis par les Français et les Anglais. Et la majorité de ces étrangers sont à la retraite, jouissant d’une situation financière confortable et ayant choisi de vivre dans l’ancienne médina. Ils disent qu’ils sont séduits par le climat, le charme des endroits et surtout la convivialité des habitants de la ville.
Le quartier Sidi Mansour, dans l’ancienne médina, est le lieu le plus habité par ces familles étrangères. Généralement, les habitants de ce quartier et leurs voisins de nationalités différentes cohabitent bien ensemble. Mme Jacqueline, une Française d’une soixantaine d’années et habitant ce quartier depuis le début des années 70, est un personnage familier de la ville d’Asilah.
Les habitants de la ville d’Asilah, selon ces familles étrangères, se sont toujours montrés d’une grande sympathie envers eux. D’aucuns des  Zaïlachis se rappellent Charley Brown, devenu par la suite Ba Brahim.
Ce Suisse avait vécu longtemps dans une grande propriété à Fès avant de découvrir Asilah. Il était tombé  sous le charme de cette ville et a choisi d’y vivre le restant de sa vie. Il s’est intégré facilement dans la société zaïlachie et s’est lié d’amitié avec plusieurs habitants de la ville. Il est parvenu en peu de temps à parler la darija avant de se convertir à l’Islam. Ba Brahim est mort à Asilah, il y a 20 ans. Des écrivains, amoureux de cette ville, l’ont cité dans leurs écrits.
Outre ses plages et ses endroits charmants, la ville d’Asilah jouit d’une tranquillité pendant presque toute l’année. Ce qui attire les intellectuels et surtout les artistes et les hommes de lettres pour s’inspirer. Des amis ont recommandé, il y a presque trente ans, à l’artiste- peintre espagnol, Diego Moya, de passer un séjour touristique à Asilah. Il a ainsi découvert «la nature, la plage et surtout cette lumière qui distingue cette ville», dit- il. Et de poursuivre que «nous étions dès les premiers jours, ma femme, ma fille et moi, séduits par cette charmante petite ville.
C’est ainsi que nous avons décidé d’acheter une petite habitation dans l’ancienne médina. C’était une vieille maison en ruine et à la place de laquelle nous avons construit notre résidence», tout en précisant que «nous menons, durant le mois d’avril jusqu’au mois de novembre, une vie agréable à Asilah. Nous entretenons beaucoup de relations avec des artistes- peintres zaïlachis et quelques habitants de la ville. Ma fille par exemple parle bien la darija. Elle a plusieurs amis zaïlachis et a eu aussi des fiancés». Plusieurs des étrangers, comme c’est le cas de M. Moya, ont acheté des maisons en ruine pour construire leurs nouvelles résidences. Les visiteurs de l’ancienne médina d’Asilah sont ainsi séduits par de belles habitations blanches. Elles ont en commun une architecture arabo- musulmane, caractéristiques propres des maisons des étrangers.
L’ancien quartier Borj Ghoula, situé dans l’ancienne médina, rassemble Musulmans, Juifs et Espagnols catholiques, qui ont cohabité sous l’occupation espagnole. Des intellectuels et anciens hauts fonctionnaires ont choisi, dernièrement, d’y résider. Ils ont construit de belles maisons à l’intérieur des remparts de ce quartier. Jean- Marc Maillard, consul honoraire du Royaume du Maroc, s’estime heureux d’avoir trouvé trois maisons mitoyennes pour pouvoir construire son actuel riad. Ce passionné de la calligraphie arabe a construit une belle résidence dont les portes et les meubles sont ornés de calligraphies arabes. «Je vis à Asilah depuis 2001. J’ai réussi à réaliser mon rêve en construisant ce Riad. Il renferme plusieurs documents sur la civilisation arabo- musulmane et des textes du Saint Coran, qui datent du 16ème  siècle», indique t-il, tout en précisant que «la ville d’Asilah nous permet de rencontrer des artistes- peintres, des journalistes, des calligraphe et des écrivains. Et je me lie d’amitié avec certains d’entre eux, je les reçois de temps  en temps chez moi. Ce qui me permet de partager avec mes hôtes des moments agréables en consultant des références sur les plus importantes civilisations.
Nous exprimons ainsi une admiration pour la culture arabo- musulmane».  
Jean- Daniel Polier, un autre Suisse, ancien antiquaire et ami depuis 40 ans de M. Maillard, habite, lui aussi, dans une belle maison au quartier Borj Ghoula. Il a séjourné plusieurs fois au sud du Maroc notamment à Marrakech, Essaouira et Ouarzazate. Il a découvert par la suite Asilah au cours d’un voyage qu’il a effectué à Tanger. «C’est en parcourant les côtes du nord du Royaume que j’ai découvert cette charmante petite ville. J’étais fasciné par ce que j’étais en train de vivre et voir comme belles plages. J’ai visité la ville pour satisfaire ma curiosité et j’étais surtout séduit par l’ancienne médina», confie-t-il, tout en indiquant que «c’est ainsi que j’ai décidé de vivre à Asilah. Au début, je venais y passer seulement un mois par an et je séjourne, le reste de l’année, entre Lausanne et Paris. Je vis maintenant plus de sept mois dans cette ville. J’aime aussi la convivialité des habitants et  la simplicité  de la vie à Asilah». 
La ville est souvent visitée par des personnages célèbres. M.Polier est très content d’avoir fait, l’année dernière, la connaissance du réalisateur marocain, Daoud Oulad Sayed, qui lui a permis de vivre, selon lui, une belle aventure. «J’ai passé plus de deux mois à Ouarzazate pour interpréter un personnage dans son dernier film», révèle-t-il.Par ailleurs, la ville doit parfois sa réputation à des familles étrangères. Comme c’est le cas pour la famille García, plusieurs visiteurs, marocains ou étrangers, se rendent à Asilah. Ils viennent pour manger du poisson au fameux restaurant Casa García.
Les García travaillent dans le secteur de la restauration depuis 1936. C’est une famille très connue des habitants de la ville. Antonio García fils, 48 ans, est né à Paris et vit à Asilah depuis l’âge de cinq mois. «Je vis avec ma femme Merchi, une Espagnole d’ El Torrido et mes deux enfants. Je ne peux vivre loin de cette ville», explique t-il, faisant aussi remarquer que «ma femme s’est bien intégrée dans la société zaïlachie. Elle se comporte comme une vraie marocaine et tient à assister à tous les mariages célébrés par les familles musulmanes amies. Elle a plus de 15 beaux caftans et elle est au courant de toutes les nouveautés concernant la couture de cette tenue traditionnelle», explique-t-il.
Comme dans toutes les villes côtières, les professionnels de l’immobilier souffrent de la cherté  du foncier. Ils imputent cette problématique aux étrangers. «Ils ont été la cause de cette hausse des tarifs. Le foncier est estimé à 6000 dirhams le m2. Les étrangers sont en mesure de payer 140 millions de centimes pour une maison en ruine de 70 m2. Ce qui a poussé 80% des habitants de l’ancienne médina à vendre leurs maisons et d’acheter des villas ailleurs», explique Rédouane Khattabi, vendeur des matériaux de construction à Asilah.  

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