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Comment promouvoir la création d’entreprise

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Pouvoir d’achat, salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), Moukawalati, hausse des prix des matières premières, impact de la crise américaine des subprimes sur l’économie mondiale… Bouthayna Iraqui, présidente de l’Association des femmes chefs d’entreprises au Maroc (AFEM) a décortiqué la conjoncture économique mondiale et ses effets sur la création d’entreprise au Maroc.
En axant son intervention sur «Comment promouvoir la création d’entreprise dans la conjoncture économique actuelle», lors du premier rendez-vous de la deuxième édition des Petits Déjeuners de l’Excellence (PDE) organisés par « Aujourd’hui Le Maroc », hier, mardi 15 avril à Casablanca, elle a préféré se pencher sur le microéconomique.  «Avec un baril de pétrole à 110 dollars, au lieu de 75 dollars comme prévu dans la loi de Finances 2008, c’est à la Caisse de compensation d’absorber aujourd’hui cette différence.  Vous savez, les couches sociales aisées ne sentent pas une hausse de 2 ou 3 dirhams du prix d’un produit. Ce qui est une simple différence pour les uns est une douleur pour les autres», a lancé Mme Iraqui. Intervenant au lendemain de la réunion du Premier ministre, Abbas El Fassi, avec une délégation de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), conduite par son président Moulay Hafid
Elalamy, dans le cadre du deuxième round du dialogue social engagé avec les partenaires sociaux et économiques, la patronne des patronnes avait son mot à dire sur la revalorisation des salaires.  «Le Smig est un package. Il a un sens qui diffère d’un secteur à un autre : il est déjà à 4.000 dirhams dans l’offshoring. Il nous faut un Smig concurrent ! », a noté la présidente de l’AFEM. «Le plus grand employeur est l’Etat dans l’éducation et la santé. Si le patronat dit oui pour un Smig à 4.000 dirhams, c’est le gouvernement qui sera dans l’embarras. C’est le gouvernement qui est le premier employeur de smicards, c’est une réalité ! Il faut trouver finalement un accord avec une équation équilibrée», ajoute-t-elle. Devant un parterre de chefs d’entreprises, d’experts financiers, de jeunes entrepreneurs et d’acteurs sociaux, cette député du RNI (Rassemblement national des indépendants) n’a pas mâché ses mots : «le gouvernement  est le premier à perdre s’il y a une très forte augmentation du Smig».
Comment cultiver l’esprit d’entreprenariat chez les jeunes ? Quelles sont les qualités d’un entrepreneur ? Comment créer une entreprise qui va marcher ? Quelle est la donne la plus importante pour une entreprise pérenne ? En se posant ces questions, l’invitée d’ALM tient à préciser qu’«un entrepreneur est celui qui voit des solutions là où les autres voient des problèmes». «Il faut éveiller, dès le primaire, l’âme de l’entrepreneur chez nos écoliers. Nous, contribuables, nous payons pour que les jeunes aillent à l’école, au lycée et à l’université, pas pour qu’ils soient tabassés parce qu’ils veulent un emploi. Vous savez, le Smig est le dernier souci de ces jeunes car ils veulent d’abord un emploi», indique cette jeune mère de trois enfants. La formation est le caillou dans la chaussure, comme l’a souligné Khalil Hachimi Idrissi, modérateur de ce PDE.  «La hausse du Smig impacte la compétitivité du Maroc et son gel impacte la stabilité sociale du pays», fait-il remarquer. Pour sa part, Maître Abdelhak Terrab a rappelé que «l’Etat a changé de tactique en baissant l’Impôt sur les sociétés» et que c’est «un indicateur qu’il lui donne de l’optimisme».  Les autres interventions des participants ont été axées sur la responsabilité sociale des entreprises et l’innovation pour la création de plus de valeur ajoutée. Ce sont-là deux thèmes qui seront traités dans les prochains Petits Déjeuners de l’Excellence.


Moukawalati : Les raisons d’un blocage


Selon la présidente de l’AFEM, seulement 1.000 le lancement de ce programme au mois de juin 2006. «Moukawalati» est un programme gouvernemental qui vise la création de 30.000 petites entreprises avec un montant d’investissement inférieur ou égal à 250.000 dirhams à l’horizon 2008. «Nous sommes en 2008, on est très loin de cet objectif. Je pense que ce projet n’a pas marché à cause de trois raisons», précise-t-elle. «D’abord, 30.000 entreprises à l’horizon 2008 est une annonce politique. Deuxièmement, on a confié le projet à des associations de microcrédit. Un jeune lauréat d’une grande école, maîtrisant les outils de management moderne, ne parle pas le même langage qu’un acteur du microcrédit. Il faut confier l’accompagnement à des associations professionnelles», explique Mme Iraqui. La troisième raison derrière le blocage que connaît ce programme réside dans sa gestion. «Il faut voir les choses autrement et responsabiliser les gens. Chez nous, à l’AFEM, nous avons choisi de lancer des appels à projets», annonce-t-elle.

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