«La diagonale du fou», un film réalisé en 1984 par le défunt Richard Dembo, racontait l’histoire de deux hommes russes qui s’affrontent lors du championnat du monde d’échecs à Genève. Un combat difficile entre le maître et son apprenti rebelle qui a passé à l’Ouest. Richard Dembo signe alors un chef-œuvre en se plongeant dans le monde fascinant et sans pitié des échecs. Ce fut le succès : un Oscar du meilleur film étranger en 1984 et un César du meilleur film la même année. Le scénario du film, écrit en 1978 en pleine guerre froide, s’est largement inspiré de la rencontre entre les grands maîtres Kortchnoï et Karpov, tenue la même année. Hormis la maturité du film et le jeu époustouflant des acteurs, l’origine du succès de «La diagonale du fou» peut être attribuée à son thème : les échecs. Les échanges de regards entre les adversaires lors d’une partie d’échecs offre toute une palette de sentiments humains: de la colère au désespoir, en passant par l’incertitude et la peur. C’est en résumé, le monde fascinant des échecs. Depuis des siècles, ce jeu de stratégie a été réservé à l’élite intellectuelle. Comme le jeu de dames, son origine n’a jamais été établie de façon certaine. Des hypothèses farfelues voudraient que les origines du noble jeu remontent à 2000 ans avant J-C. On raconte aussi qu’à 500 ans avant J-C, Bouddha prêchait contre la pratiques des échecs le dimanche. Ou encore que le grec Palamède aurait inventé le jeu d’échecs pour divertir ses soldats pendant la guerre de Troie. Cependant, les historiens s’accordent pour admettre que les échecs firent leur première apparition au nord de l’Inde au Vème siècle après J-C. et s’appelait le Chaturanga, ce qui signifiait "Quatre Rois". Il se jouait à quatre. On jouait avec un dé qui décidait du déplacement des pièces. Les pièces d’alors étaient les Rois et les cavaliers, les chars (tours) et des pièces aujourd’hui disparues : les ministres, les éléphants et les fantassins. Dans les années 550, plusieurs écrits mentionnent l’existence du jeu. Un siècle suffit pour que le jeu (devenu Chatrang) devienne assez populaire en perse. Une légende raconte qu’un ambassadeur indien l’offrit au roi perse Chosroe 1er pour tester son intelligence.
En 638, les armées arabes du calife Omar envahissent la Perse. Le Chatrang allait désormais se répandre en suivant les conquêtes de l’Islam. Le Chatrang devient Chatrandj, prononciation arabe. La contribution des Arabes au développement du jeu fut considérable, notamment grâce à quelques souverains musulmans passionnés.
Les Arabes répandirent le jeu dans toute l’Afrique du Nord. Après les conquêtes de l’Espagne et du Portugal par les armées arabes, les échecs allaient connaître une expansion considérable. Après une période d’obscurantisme moyenâgeux en Europe où les échecs ne furent pas plus approfondis que le jeu de domino, vint le besoin de rationnaliser les connaissances acquises et de dégager des principes généraux sur la façon de jouer correctement. Ce n’est qu’au XVème siècle que les pièces allaient avoir les noms et les marches des pièces actuelles. Le but des échecs est de capturer le roi adverse. Les blancs commencent toujours la partie. Chaque joueur joue un coup à tour de rôle. Jouer est obligatoire, on ne peut pas passer son tour. Une partie d’échecs peut se terminer par un match nul.
Les pièces du jeu sont : un Roi, une Reine, huit pions, deux tours, deux chevaliers et deux fous. Chaque pièce a des mouvements qui lui sont spécifiques. Les règles des échecs sont très simples et identiques dans le monde entier. Elles sont établies par la Fédération internationale des échecs. Lorsque le roi est en prise, il est en échec. Le joueur devra obligatoirement parer cet échec. S’il n’existe aucun coup pour soustraire le roi à l’échec, le roi est alors échec et mat.