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Éditorial : Incertitude

Yasser Arafat est mort vive la Palestine ! Si l’après-Arafat ouvre une nouvelle page au Proche-Orient, il plonge plus que jamais la région dans une grande incertitude avec des espoirs de paix encore plus fragiles. Pour le moment, les Palestiniens sont orphelins, inconsolables de la mort du symbole de leur lutte pour la création de leur État toujours hypothétique à cause de l’arrogance israélienne. Le père de la cause aura quitté ce monde sans voir son rêve se réaliser. À son successeur de poursuivre le combat.
Un autre combat qui sera peut-être plus difficile. Déjà, le président américain George W. Bush annonce la couleur en déclarant, le 12 novembre lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique Tony Blair, qu’il ne voit pas la possibilité d’une Palestine indépendante avant 2009, soit après la fin de son second et dernier mandat. Autant dire les Calendes grecques. Comment interpréter un propos pareil, sinon comme la preuve que le règlement de ce conflit historique ne figure pas dans les priorités du chef de l’Administration républicaine. Ce qui peut être interprété par Ariel Sharon comme un feu vert implicite pour qu’il poursuive son entreprise d’assassinat de la paix en attendant une échéance plus ou moins lointaine. Maintenant que le reclus de Ramallah présenté par Bush et Sharon comme un obstacle à la paix n’est plus, celle-ci aura-t-elle une chance de prospérer réellement sur une terre qui n’a connu depuis plus d’un demi-siècle que le feu et le sang ?
Peut-on négocier avec des autorités israéliennes et américaines qui tiennent les Palestiniens pour des terroristes leur déniant le statut de résistants ?
Dans le même ordre d’idées, on voudrait faire croire que la balle est dans le camp palestinien subordonnant l’avènement de l’espoir à la démocratisation des territoires occupés et des nouvelles instances palestiniennes. Mais comment peut-on demander la démocratie à un peuple martyrisé, spolié de ses terres, soumis aux pires traitements et asphyxié économiquement ? Comment est-il possible d’instaurer les normes démocratiques dans des conditions pareilles alors qu’Israël fait tout pour empêcher les Palestiniens de disposer d’eux-mêmes ?
La démocratie s’exerce dans le cadre d’un État souverain aux frontières claires et d’un pays dont la population, libre, maîtrise son destin. Ce qui est loin d’être le cas des Palestiniens qui, sous occupation, continuent à être réprimés, bombardés et précarisés. Il y a fort à craindre que cette exigence démocratique ne soit juste un nouveau subterfuge pour fourvoyer la cause palestinienne et pousser ses dirigeants vers plus de déchirements.
En fait, pas de sécurité pour Israël sans indépendance pour la Palestine. Et le sang appelle le sang. Pour sortir de cette spirale de la violence, il faut qu’une force neutre puisse se déployer sur le terrain selon une feuille de route qui aboutirait à la création rapide d’un État palestinien. Le Proche-Orient est au milieu du gué. Soit il s’achemine vers une paix irréversible soit il s’enfonce encore plus dans la guerre et la désolation. Certes, la disparition de Yasser Arafat introduit une nouvelle donne du côté palestinien. Mais le changement doit également et surtout pouvoir venir du camp israélien.

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