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Enquête : Viande et lait du dromadaire, la générosité de la nature sahraouie

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À un prix qui ne dépasse pas 60 DH le kilogramme pour la viande du dromadaire et 10 DH le litre pour lait, ces deux produits demeurent à la portée de toute la population sahraouie. Un facteur important qui, joint à une longue tradition à ces régions, fait de ces deux produits des aliments très prisés. Ce n’est donc pas par hasard que ces régions comptent le plus important, voire le seul, cheptel de dromadaire au Maroc.
En effet, la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra compte, à elle seule, plus de 85.000 têtes de dromadaires. Elle concentre, de ce fait, plus de la moitié du cheptel national. Cette viande a une valeur nutritive très élevée et est relativement abondante dans cette région. En effet, le poids moyen de l’animal est de 420 kg, ce qui en fait une source importante de viande rouge pour les habitats de cette région.
La viande dromadaire est composée d’une teneur importante en protéines, près de 20%  et elle évolue avec l’âge. Elle contient également des quantités de lipides ne dépassant 1,2% de la masse. Teneur qui peut également varier avec l’âge alors que le pourcentage en cendre reste faible et constant à tous les âges.
Dans cette région du Maroc, les amateurs de cette viande préfèrent celle des petits dromadaires à peine sevrés, c’est-à-dire âgés entre 6 et 18 mois.
Pour ce qui est du conditionnement et de l’hygiène, l’abattage se fait généralement dans les abattoirs publics sous le contrôle des services vétérinaires ou dans les abattoirs clandestins. Cette opération nécessite, souvent, un nombre important de personnes.
En principe, la viande du dromadaire est généralement pauvre en matières grasses. Elle contient un faible taux de graisse qui se dépose au niveau de la bosse et dans la cavité abdominale. Par contre, elle est plus riche en collagène, plus claire et perd davantage d’eau durant le stockage.
«La viande du dromadaire est sèche et sa commercialisation en l’état est difficile, d’où le recours au découpage qui permet de réduire sa résistance et facilite la mastication», explique à ALM Lyadali Daha, éleveur de dromadaires. 
Par ailleurs, la viande du dromadaire est conseillée par les médecins, notamment les cardiologues, à leurs patients ainsi que pour ceux qui suivent un régime alimentaire pour perdre du poids. Car, laissent-ils entendre, «la viande du dromadaire diminue le taux du cholestérol».
«Il est préférable de manger la viande du dromadaire avec des légumes ou des salades, et il est très utile de l’accompagner avec un jus d’orange. Cette viande est également très riche  en vitamine B», explique M. Khaledi spécialiste en nutrition.
Selon d’autres spécialistes, cette chair peut aider dans la lutte contre les cancers. Et cela, grâce à ses capacités d’attaquer les cellules malades. Aujourd’hui, les recherches se concentrent sur cette viande afin d’en tirer des substances à même de permettre de réduire les souffrances des  patients atteints de cancer.
Quant au lait du dromadaire, la production laitière aussi en principe entre 6 et 14 litres par jour. La traite est variable selon les régions et n’est, généralement, faite que quand les conditions alimentaires le permettent.
Dans les conditions difficiles, le lait est entièrement réservé aux petits dromadaires.
La femelle continue à produire du lait pendant plus de deux ans en broutant seulement des épines et les maigres herbes du désert. La qualité de ce lait est  parfaitement conforme aux besoins de l’Homme. Dans cet esprit, le lait de la femelle contient trois fois plus de vitamines C que celui de la vache.
Ce lait contient des protéines, des sucres, des graisses, des minéraux et des vitamines nécessaires pour une alimentation équilibrée.
Ce  lait à un goût sucré ou salé selon les plantes dont l’animal se nourrit. Généralement, le lait est blanc rougeâtre, doux et âcre.
Beaucoup d’analyses physico-chimiques ont permis de rapprocher sensiblement le lait du dromadaire et celui de la femme. «En réalité, je ne peux pas m’en séparer, j’en bois  un demi-litre quotidiennement», affirme à ALM un sexagénaire  convaincu que ce lait l’aide à rester en parfaite santé.
Les composants du lait du dromadaire  varient selon le troupeau auquel il appartient, il varie également d’une  femelle à une autre. Les plantes et les herbes que consomme la femelle, la nature et la quantité d’eau qu’elle boit, la saison pendant laquelle elle a grandi, la température du milieu, l’âge de la femelle, la période de l’allaitement, le nombre de petits, les capacités héréditaires et les techniques d’analyse utilisées, tous ces facteurs multiplient les vérités du lait du dromadaire.
Laâyoune ainsi que plusieurs villes du sud du Maroc abritent beaucoup de crémeries commercialisant ce lait qui connaît d’ailleurs une forte demande à l’occasion du mois de Ramadan.  
Par ailleurs, la capitale du Sahara marocain est désormais dotée d’un centre pour la collecte et le traitement du lait. Il a été réalisé sur une superficie de 3250 m2, avec une enveloppe budgétaire de l’ordre 4,66 millions DH. Ce centre assure la collecte et le traitement de quantités importantes du lait du dromadaire qui connaît une forte demande dans toute la région du Sud. La ville sera également dotée d’une unité de production de viande séchée du dromadaire.  En outre et sur le plan social, être propriétaire d’un dromadaire est considéré pour la population du Sud marocain comme un signe de puissance, d’honneur et de grandeur. L’élevage des dromadaires a toujours constitué un élément vital dans la vie des populations sahraouies.

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