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Essaouira invite à la transe

© D.R

Le «Hâl» est une notion qui concerne tout le monde puisqu’il est au centre du parcours de tout être humain conscient de son état de mortel et désireux de toucher ne serait ce qu’un moment l’infini.  Ainsi on retrouve cette notion au centre de la double exposition qui se déroule jusqu’au 21 septembre à Essaouira et qui est organisée dans le cadre du festival des jeunes talents gnaoua. Manifestation qui s’ouvre dans sa 5ème édition sur les arts visuels. Selon les organisateurs, cette double exposition intitulée «El Hâl, le tourbillon des génies» se veut à la fois pédagogique, culturelle et artistique. Elle est présentée sur deux lieux complémentaires. La partie exposée à Dar Souiri est conçue comme une ouverture sur l’univers des deux principales confréries d’Essaouira notamment Gnaoua et des Hmadcha.
Elle a pour but de permettre à un large public de les découvrir ou de mieux les comprendre. Pour ce faire, les organisateurs proposent la mise en décor spécifique de Dar Souiri, la mise en valeur muséale d’instruments et d’objets rituels accompagnés de notices explicatives, ainsi qu’une dizaine de photographies, de dessins et de peintures représentant les activités des Gnaoua et des Hmadcha. L’autre partie de l’exposition, montée à  Borj Bab Marrakech, présente en un dispositif original, les œuvres de plus d’une vingtaine d’artistes plasticiens d’Essaouira et du Royaume, de générations et de médiums différents (peinture, sculpture, photographie, vidéo). «J’ai essayé à travers Borj Bab Marrakech, un lieu unique notamment avec son  architecture circulaire, de créer un parcours, une lecture possible du hâl», a indiqué à ALM Pascal Amel, commissaire de l’exposition. Et d’ajouter : «Au niveau de l’espace, j’ai privilégié de grands intervalles. J’ai voulu que l’exposition soit très dense du point de vue matériel. Mais qu’il y ait en même temps dans l’espace, une grande respiration. Car je crois que le hâl produit ces deux effets». En effet, ce parcours abordé dans le sens des aiguilles d’une montre commence avec des oeuvres d’art  représentant des forces élémentaires de la nature notamment les premières strates (chapelles) de Bab El Borj. On note dans ce sens, par exemple la voix lactée, ou la force de la mer… Les strates suivantes évoquent «le passage presque obligatoire, en tant qu’être humain, par la culture pour essayer discipliner ces forces, les représenter ou en restituer l’effet qu’elles peuvent avoir sur nous», a souligné Pascal Amel. Ainsi il sera question d’oeuvres évoquant des esprits, les marabouts, des confréries (gnaoua, hmadcha ou regragua). Le parcours ensuite continue avec l’évocation et les tentatives de transcription du «Hâl» «comme expérience sensorielle, spirituelle et en même temps très chaude qui comporte des parties très charnelles puisque effectivement le hâl est une expérience qui passe par le corps outre le mental».  Les trois dernières salles, quant à elles, évoquent l’après transe, quelque chose de plus pacifié, de serein, une plénitude.  Selon Mohamed Rachdi, critique d’art, «Le lieu inspire déjà la notion du Hâl d’autant plus que le commissaire de l’exposition a su éviter l’encombrement, créant le vide, un vide qui participe à la valorisation de l’espace et des œuvres et qui pourrait produire le Hâl». Et de conclure : «Est-ce que cette exposition peut nous transporter, nous faire atteindre le hâl, expérience très difficile d’accès ? On espère que cela se ferra avec la participation de tout le monde pendant les prochaines éditions».

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