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Faras, l’imbattable pied gauche

© D.R

«Faras, c’est le seigneur du football national», lance la perle noire, Ben Barek. Les professionnels du ballon rond l’admirent pour son savoir-faire, mais aussi pour son savoir-être :  «Faras appartient au rang  des joueurs qui ont construit la renommée du football marocain. Il est le favori du public, mais il n’a jamais cherché à en devenir l’idole. Il doit rester le meilleur, garder la tête sur les épaules et continuer à progresser», souligne cet autre grand joueur qui n’est autre qu’Akesbi.
Des témoignages qui en disent long sur Ahmed Faras, le premier ballon d’or africain du football marocain. Né en 1946 à Mohammedia, il commence à jouer au ballon dans son quartier «L’habitat».
«Il y avait dans les années 50 et 60, de nombreux terrains vastes où les  équipes de football des quartiers de Mohammedia se donnaient rendez-vous. Avec le temps, ces espaces ont presque disparu entraînant la disparition de ces matchs qui révélaient les talents du foot», raconte Faras.
Difficile de lui imposer de la concurrence, le jeune Faras est le plus brillant. Il ne passe pas inaperçu aux jeux scolaires où il démontre une grande maîtrise dans différentes disciplines, dont le handball et le basket-ball. «L’un  de mes professeurs d’éducation physique au lycée Ibn Yacine m’a encouragé. Dès que je sortais des cours, il m’emmenait jouer des matchs de handball, de basket-ball et de volley», confie Faras.
En 1964, ce dernier marque ses débuts au sein de l’équipe du Chabab de Mohammedia, où on l’a immédiatement surnommé : le gaucher.  C’était l’avant-centre le plus doué de l’histoire du football marocain. Son avantage : un pied gauche d’une grande force avec lequel il a marqué des buts extraordinaires et s’est imposé rapidement au club du Chabab de Mohammedia, puis dans l’équipe nationale de football.
Faras  intègre le SCCM et se distingue : «Un jour, alors qu’on jouait un match contre l’équipe des FAR, je me rappelle que l’ex international Jilali Fadili a dit : «attendez l’arrivée de ce jeune gaucher du Chabab».  J’ai beaucoup d’estime pour ce grand joueur et c’est lui d’ailleurs lui qui m’a encadré au tout début»  révèle Faras.
Sélectionné avec les Espoirs marocains en 1965, Faras rejoint l’année suivante l’équipe nationale A. Il ne la quittera qu’en 1979. Il participe à toutes les compétitions : les Jeux méditerranéens (1967 et 1972), le Mondial 1970 au Mexique , les Jeux Olympiques de Munich (1972), les Coupes d’Afrique des nations (1972, 1976 et 1979). Le 14 mars 1976, à Addis-Abeba, il est sacré champion d’Afrique, son seul titre continental.
Des moments de gloire et de joie avec le SCCM, Faras en a vécu plusieurs.  Le SCCM a remporté  la Coupe du Maghreb Arabe en 1972, en 1975 la Coupe du Trône face à Sidi Kacem, et, en 1980 le  championnat national.
Mais l’événement qui marque la vie de Faras est celui de 1979. Le 9 décembre, à l’issue d’une sévère défaite (1-5) face à l’Algérie, à Casablanca, Faras, 33ans, à l’époque, décide de tourner la page. À son actif : 42 buts pour le compte de la sélection nationale. Mais s’il abandonne la scène internationale, il reste fidèle au Chabab de Mohammedia, son club de toujours, où, aux côtés de Driss Haddadi et de Hassan Amcharat Assila,  il peut donner libre cours à sa passion pour la tactique du jeu et l’attaque.
L’année suivante, il prend sa retraite, à 36 ans. Il devient entraîneur, mais rend son tablier au bout de deux saisons. Désormais, il se consacre exclusivement à la formation des jeunes.
Ahmed Faras laisse des empreintes indélébiles dans l’univers du football national : il est deux fois nommé premier buteur et a joué la 1ère coupe du Sahara libéré. On le connaît pour son esprit ouvert et sa persévérance. En plus de sa passion de footballeur, ce que vous ne connaissez peut-être pas de Faras, c’est qu’il a été, pendant sept ans, fonctionnaire à la municipalité de Mohammedia, employé à la Samir durant 21 ans et travaillé 15 ans au CIH, jusqu’à sa retraite.
Le joueur a donné beaucoup au foot national et ce n’est pas une question d’âge qui lui fera changer de voie. A 61 ans, il court et joue au foot avec ses amis avec autant d’élégance.
Il est fondateur et directeur de l’école de Achbal Atlas, depuis 1993. «Je dis toujours aux encadreurs avant d’être un formateur de foot, il faut être pédagogue», souligne Faras. Sidi Ahmed, comme on l’appelle à Mohammedia, reste humble,  un homme qui se déplace partout, mais qui n’a pas de portable ! C’est avant tout un père de famille qui veut offrir le bonheur à ses enfants, mais aussi à son entourage. Faras, sachez que les Marocains ne vous oublieront jamais !

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