Près de 600 musiciens et artistes, se produisant sur plusieurs estrades et grandes scènes dotées d’équipements sonores, entonnent des chants et airs joyeux au bonheur des citoyens amassés par milliers autour des sites dont les places Boujloud, R’cif, Bab Ftouh, de la résistance, les jardins de Jnane Sbil, Lalla Amina, des Mérinides, ainsi que les stades de Mont fleuri et El Mariniyne. D’autres troupes populaires, qui se comptent par centaines, sont venues de leur propre chef exprimer spontanément leur élan de joie à l’occasion de cet heureux événement, en donnant des concerts de musique en plein air cadencés par des youyous et vivats fusant de toutes parts.
C’est ainsi que depuis mercredi, les terrains vagues de la ville, aménagés pour la circonstance, accueillent également ces festivités notamment celui de Oued Fès qui avoisine les murailles du palais royal du côté de l’entrée de Meknès, transformé en un gigantesque campement où plus d’un millier de cavaliers des tribus de la région, portant des habits traditionnels et enfourchant des montures richement harnachées, s’adonnent à de magnifiques salves de fantasia. De nombreux autres espaces, aménagés par les chambres professionnelles, la société civile ainsi que les citoyens, vivent une profusion de chants, ponctuée de transes et de rythmes des différentes confréries en l’occurrence Aïssaoua, Hmadcha, Rekba, Allaoui, Houara, Ahouach, Abidate R’ma, Ahidous, Gnaoua, Aït Boudar, Hyata, Hadarates, Taqtouqa Jabalia, Guedra et El Hassani.
Fatima et Asmaâ, deux jeunes filles, rencontrées sur la place Bensouda, située à proximité du complexe de pédiatrie Tajemouati sur la route de Ras El Ma, se sont toutes les deux fait l’écho de l’esprit de solidarité et d’hospitalité caractérisant les Fassis qui ont ouvert leurs demeures aux habitants des autres villes et régions du pays venus participer aux festivités. "La fête a envahi toutes les maisons et tous les coins et recoins de la cité", confie Fatima, ouvrière de son état à tel point que des particuliers ont reçu chez eux des familles entières. "Moi-même, j’ai accueilli des amis venus spécialement de la ville de Laâyoune assister à l’événement", exprime-t-elle avec fierté. Se réjouissant de l’organisation de cette grande fête de tous les Marocains à Fès, Abdenbi, lycéen, manifeste un intérêt particulier à tout ce qui se rapporte aux traditions de circoncision, étant donné que certains de ses enseignants lui ont proposé de préparer, à l’instar de ses autres camarades de classe, un exposé sur cette coutume. "J’ai été circoncis à l’âge de deux ans et je n’ai donc gardé aucun souvenir des préparatifs et cérémonies marquant cet événement. Je vis maintenant quelque chose d’exceptionnel à travers la circoncision de SAR le Prince héritier Moulay El Hassan", s’enthousiasme-t-il.
Hajja Meftaha, une septuagénaire rencontrée, mercredi soir à la place Nejjarine lors du passage du cortège royal vers le sanctuaire Moulay Idriss, se remémore l’ambiance festive et chaleureuse qui avait régné dans toute la cité idrisside lors de la circoncision de SM le Roi Mohammed VI alors Prince héritier.
Visiblement très émue, Hajja Meftaha remercie Dieu de "lui avoir accordé longue vie" pour pouvoir assister aux cérémonies marquant la circoncision de SAR le Prince héritier Moulay El Hassan, regrettant, toutefois, que son état de santé ne lui permette guère de suivre le cortège comme auparavant. En arpentant les ruelles et autres passages de la ville, un enchantement s’empare du visiteur qui ne peut que tomber sous le charme de cette cité en fête.