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Grunfeld : «La musique est notre arme»

© D.R

ALM : Comment est né le projet Orients, qui a scellé votre rencontre avec la chanteuse Sapho et que vous avez présenté à Fès? Et quel en est l’objectif ?
Eli Grunfeld : Le projet Orients traduit pour nous la constance de notre chemin vers la rencontre avec d’autres artistes, qui partagent les mêmes valeurs de paix, de tolérance et de dialogue que nous. C’est également pour nous une façon de conjuguer notre engagement politique pour une paix que nous croyons possible au Proche-Orient de manière générale et notre souci d’embrasser d’autres formes d’expression et de création musicale. Je suis également le manager de Sapho en Israël et en Palestine. Et j’ai déjà eu l’occasion de la rencontrer avec l’Orchestre. Cela avait donné lieu à un mélange fantastique qui avait marqué aussi bien Sapho que l’Orchestre. Le désir de continuer cette aventure a enfanté de Orients, le dernier album de Sapho. Cette expérience réunit à la fois notre formation acoustique et nos musiciens classiques, au nombre de vingt musiciens musulmans, chrétiens comme juifs, et deux électroniciens et une guitare flamenco ainsi qu’une guitare électrique. L’objectif n’est autre que de faire de la musique une aventure humaine polyphonique, mais avec un seul et même message: la paix.
Le conflit au Proche-Orient n’a pas cessé depuis son déclenchement de susciter plusieurs formes de haine de violence. Comment la musique peut-elle inverser la donne?
Que ce soit à Jérusalem, Ramallah, Tel-Aviv, nous jouons contre le désespoir, pour ne pas s’enfermer dans le cycle de la vengeance et du sang, et les pièges tendus par la haine qu’inspire la situation en Palestine et en Israël, faite de cette interminable violence et cette souffrance qui n’épargne personne, même à degrés divers. Nous chantons l’amour et la jalousie, la perte, la nuit, la romance, les petits riens. Car c’est cela la vrai vie. En tout cas, telle qui mérite d’être vécue. Faire se rencontrer ces deux mondes représente toujours une certaine tension, mais c’est en cela que c’est intéressant.Ne serait-ce que le temps d’un concert, on arrive à créer des moments de paix et de rupture avec l’amère réalité, tant entre nous-mêmes, membres de l’orchestre, qu’auprès du public. Je peux vous dire que chacun de nos spectacles est perçu comme une grande manifestation pour la paix.
Comment l’Orchestre a-t-il vu le jour ?
Cela fait maintenant six ans que nous existons. C’est un mélange des meilleurs musiciens qui habitent à Galilée. Pour l’heure, tout se passe très bien. Et c’est grâce à Souheil Redouan, qui a eu l’idée de monter un tel orchestre. Notre mission est à la fois artistique et politique.Notre répertoire est composé de musique classique arabe, andalouse et de musique contemporaine, ainsi que du folklore palestino-arabe. Nous faisons des choses incroyables ensembles, des concerts, des tournées et nous en sommes maintenant à notre deuxième album. Nous faisons également appel à de grands chanteurs arabes ou israéliens pour nous accompagner dans notre aventure. Dire avec la musique qu’il y a des gens qui ne partagent pas les idées reçus voulant que l’Arabe soit toujours confronté à l’Israélien.
Mais toute rencontre ne peut se faire que sur la base de points communs ? Dans votre cas de figure, quels sont ce points ?
Il y a toujours un point ou un terrain en commun à trouver pour que l’entente soit possible. Pour nous, nous sommes partis de l’idée que la culture arabe, andalouse et juive sont des cultures qui se ressemblent énormément. Ceci pour la simple raison que pendant des siècles, c’était une seule grande culture, celle de l’Andalousie arabe.
Nous tentons de ramener les gens à cette époque, de leur dire que la paix est possible et que, ensemble, on peu faire énormément de bonnes choses.
Ce sont nous les peuples, ceux qui subissent une situation créée par une poignée de dirigeants. Notre combat est celui de tous les jours.
Que représente pour vous d’être au Maroc, le premier pays arabe où vous donnez un concert et pays où des centaines de milliers de Juifs cohabitaient en paix avec leur concitoyens musulmans ?
Le Maroc, de par son Histoire, représente pour nous à la fois l’espoir dans de lendemains meilleurs entre palestiniens et Israéliens et la preuve que l’entente est non seulement possible, mais profitable à tous.
Je connais très bien l’Histoire de ce pays, sa monarchie, son peuple. Le Maroc a un grand rôle à jouer dans l’instauration d’une paix durable au Proche-Orient. C’est un pays qui respire et qui inspire la paix. La paix est dans l’air, elle est partout. Et nous sommes venus en profiter.

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