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Hassan Kettani, l’agitateur de Salé

Hassan Kettani, descendant d’une famille de savants religieux (dont certains des plus contestés de l’histoire du Maroc), allait se retrouver mêlé aux attentats terroristes qui ont secoué Casablanca en 2003. Kettani junior avait été condamné à 20 ans de prison ferme pour constitution de bande criminelle à des visées terroristes et grave atteinte à la sécurité intérieure du pays.
Le jeune cheikh était cité par un grand nombre de personnes poursuivies en vertu de la loi antiterroriste marocaine et dont certains avaient les mains couvertes de sang. On ne retrouvait pratiquement pas de cellule terroriste dont au moins un membre n’ait assisté aux prêches incendiaires de l’imam de la mosquée « Mekka ».
Cette mosquée, fermée par les autorités bien avant les attentats du 16 mai, réunissait des centaines d’adeptes des prêches de Hassan Kettani et notamment après les attentats de septembre 2001 aux Etats-Unis et la fatwa dont il s’était fendu à l’époque en compagnie d’une pléiade de « Ouléma ». Juste après les attentats contre l’Amérique, Hassan Kettani avait doublé de véhémence en excommuniant presque les responsables politiques et gouvernementaux qui avaient assisté à un office religieux à la cathédrale de Rabat à la mémoire des victimes de la haine qui s’était abattue sur les Etats-Unis.
Hassan Kettani était d’ailleurs cité dans l’affaire de la cellule dormante des trois ressortissants saoudiens et aurait joué un rôle dans le « camouflage » des preuves accablant ces derniers. Entendu par la justice en février et août 2002, il sera parmi les premiers «chioukh» de la Salafiya Jihadiya à être jugé et condamné pour terrorisme : il a été envoyé pour 20 ans à l’ombre pour ses accointances avec les terroristes même s’il a toujours continué de clamer qu’il n’avait rien à voir avec quelque forme de violence. Ses prêches incendiaires et ses coups de gueule (très médiatisés) affirment tout le contraire. Son cas est, à plusieurs égards, similaire à celui de Abdelouahab Rafiki (alias Abou Hafs) qui « mettait le feu » aux banlieues de la capitale spirituelle et, lui-même, condamné à une lourde peine de prison.
Hassan Kettani avait aggravé son cas, aux yeux de la justice, en prenant part à des camps d’entraînement (en tant que prédicateur) d’éléments intégristes dans la forêt de la Maâmora. Pour, par la suite, daigner quitter son quartier huppé de Souissi pour « convertir» la racaille du quartier-douar populaire de Laâyayda, un vrai petit bout de Kandahar à la périphérie de Salé.
Hassan Kettani avait quitté le Maroc depuis son jeune âge pour rejoindre son père qui était chargé d’une mission au palais saoudien. A l’exception d’une assez nombreuse fratrie, il choisit de se consacrer exclusivement aux sciences religieuses. Tel son père, Hassan Kettani a sillonné plusieurs pays du monde avant de revenir au Maroc pour jeter son dévolu sur la Da’wa (Prédication) à l’instar de ses aïeuls.
Et comme ces derniers, il s’acoquinera avec les organisations islamistes et en premier lieu avec le Mouvement Unicité et Réforme, base arrière du PJD.
Il était d’ailleurs de toutes les manifestations organisées par ce mouvement surtout que sa famille avait des liens très étroits avec le docteur El Khatib, père spirituel des actuels islamistes légalisés.
A l’exception d’un diplôme en gestion, obtenu au Maroc, Hassan Kettani se consacre entièrement à l’étude des sciences de la religion et fait partie de plusieurs collectifs islamiques au Maroc comme à l’étranger. Wahhabite jusqu’à la moelle, il aurait cru que l’histoire de sa famille, note un chercheur sur les mouvements islamistes, et sa stature de « Alem » le mettraient à l’abri des poursuites judiciaires. Comme ce sera d’ailleurs le cas pour un Mohamed Fizazi qui se permettait le « luxe » d’insulter le Maroc, ses institutions et ses hommes à longeur d’émissions dirigées par l’inénarrable Samih Abou Al Qassim.
En prison, Hassan Kettani continue à camper sur ses positions et tire les ficelles, à maintes reprises, des grèves de la faim observées par les détenus islamistes, mais sans souvent y prendre part. De sources proches des milieux salafistes, il joue le « dédaigneux », mais avait bel et bien exprimé, en cercle restreint, sa volonté de demander la grâce royale. S’il n’est pas relaxé avant la fin de sa peine, Hassan Kettani quittera la cellule avec cinquante automnes sur le livret d’état civil…

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