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Hicham Benyoussef : Neutralité à préserver face aux forces politiques

© D.R

ALM : Depuis quand vivez- vous en France  et que faites- vous dans la vie ?

Hicham Benyoussef  : Je vis en France depuis 1994. J’y suis allé pour étudier au départ mais j’ai eu envie de vivre

autre chose, de vivre une nouvelle expérience et mes tribulations se sont vues prolongées jusqu’à aujourd’hui. Certes, quand on est marocain on le reste dans le cœur et dans l’âme. Sur le plan professionnel, je suis responsable informatique réseaux même si j’ai essayé de m’orienter dans le domaine de la communication qui reste mon domaine de prédilection et de formation principal.  En parallèle, je me suis lancé dans le monde associatif en reprenant le flambeau de l’association Maroc Entrepreneurs.

Quand avez-vous constitué l’association et quelles en sont les principales missions?

Cette association a été créée en 1999 par un groupe d’étudiants de l’Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP). Ils se sont réunis la première fois autour de thématiques liées à «l’Entrepreneuriat». Au fur et à mesure, les événements ne se sont plus limités au simple Networking et c’est ainsi que l’action s’est matérialisée par la création de l’association, avec pour objectif de contribuer au développement économique du pays. En fait, le travail de l’association s’articule autour de trois leviers. D’abord, encourager les Marocains de l’étranger, ou toute personne intéressée pour investir au Maroc, à venir créer leur entreprise dans le Royaume.
Ensuite, faire découvrir l’environnement socio-économique du Maroc aux porteurs de projets et à toute personne intéressée. Enfin,  établir une synergie entre les compétences marocaines basées à l’étranger et les entreprises au Maroc représente le dernier levier.

Comment drainez-vous les entrepreneurs marocains vers le Maroc ?

Le principal outil qui nous permet d’identifier les porteurs de projets est notre programme-phare que nous avons baptisé Tremplin Maroc. Nous en sommes à la 7ème édition. Ce concours permet d’offrir aux candidats une formation gratuite, un coaching personnalisé et de la mise en relation tout aussi gracieuse. Concrètement, à la suite d’un appel à projet, un jury procède à l’évaluation des idées de projet pour en déterminer la faisabilité. A travers les cabinets de conseil en création d’entreprise, juridique et fiscal avec qui nous sommes partenaires, les porteurs de projets peuvent monter ainsi aisément leur business plan.

Que fait le ministère de tutelle pour soutenir l’entrepreneuriat vers le Maroc ?

Le ministère a mis en place le fonds MDM Invest pour aider les MRE à entreprendre au Maroc. Ce fonds permet d’obtenir 10% du montant d’investissement sous forme de subvention si le porteur de projet apporte 25% en devises. Le ministère fournit aussi de l’information, notamment via son portail d’information. De notre côté, nous sommes toujours là à leurs événements pour montrer notre engagement et notre souhait de créer des ponts et des synergies.  Cela dit, nous évitons toute récupération car nous sommes apolitiques. Nous devons certes composer avec les forces politiques et le ministère mais nous devons préserver notre neutralité.

Un fonds doté de 100 millions de dirhams a été mis en place pour encourager l’entrepreneuriat des MRE vers le Maroc. Avez-vous déjà été sollicités en tant qu’association militante dans ce domaine ?

L’annonce du lancement de la première version du fonds MDM s’était faite lors de la Journée de la création d’entreprise que nous avions organisée en juin 2009.

Nous savons aussi que cette première version n’avait pas eu de résultats probants.  C’est pourquoi une nouvelle version a été mise en place avec plus d’accompagnement. Nous attendons encore de l’information à ce sujet…
Mis à part l’annonce officielle qui s’était faite lors de notre journée-phare, nous n’avons jamais été sollicités.

Quelle évaluation faites-vous du Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger?

Il est difficile pour nous d’évaluer l’action du CCME car nous n’avons jamais travaillé ensemble. De plus, nous ne savons pas vraiment quel est son rôle vis-à-vis de la communauté MRE.

Combien d’entrepreneurs avez-vous soutenus jusqu’à maintenant ? Dans quel domaine d’activité ont-ils investi?

Nous avons accompagné depuis 2006, c’est-à-dire depuis les 7 éditions du programme Tremplin, 35 porteurs de projets. 8 d’entre eux sont passés à la phase de création dont 4 sont toujours en activité. Les domaines d’activité choisis sont divers et je citerais le e-commerce, le développement durable les télécoms et le tourisme. Maintenant, l’exercice n’est pas simple et plusieurs d’entre eux ont fermé boutique car il est difficile de tenir sur les rails surtout que le soutien au Maroc n’est pas forcément réel.

Vos recommandations ?

Les institutionnels doivent faire attention aux effets d’annonce car la population des MRE commence à avoir le syndrome de l’impatience. Nous sommes obligés d’aller à la pêche de l’information.
C’est dans cette optique que nous demandons une politique de communication structurée de telle sorte à avoir des retombées positives sur les porteurs de projets et ceux qui veulent rentrer au Maroc. Aussi, la multitude d’acteurs censés accompagner le créateur d’entreprise n’aide pas forcément. En effet, on ne sait plus vraiment à qui s’adresser et il devient aisé de se noyer dans le labyrinthe administratif.

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