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« je suis inspiré par le quotidien »

© D.R

ALM : Quelles sont les raisons qui ont motivé votre participation à « Expérience croisée » ?
Bernard Garcier : Ma participation dans cette exposition a été décidée sur la base d’une proposition qu’on m’a faite. Elle a été guidée par mon souci de confronter mon expérience à celle des autres, mais aussi d’établir un dialogue. L’échange prend, en plus de son caractère technique, une dimension humaine riche en expériences. L’exposition n’est qu’un prétexte éphémère pour dégager des regards croisés sensibles.
Votre technique consiste à réunir des éléments aux allures insignifiantes que vous assemblez. Peut-on définir, dans ce cas, votre travail comme étant de récupération ?
Là où je vais, je travaille sur place, avec des matériaux achetés ou trouvés sur place. Des objets collectés et détournés de leur fonction quotidienne vers une conception artistique. Cela peut aller d’un sac de plastique pressé, morceau de tôle au papier de verre. Ces objets se déforment et se colorent pour réapparaître sous des tableaux petits formats, inspirés du contexte même que je découvre. Tout commence par la prise de contact et la connaissance du milieu sur lequel et dans lequel je veux travailler. Je me comporte d’abord en touriste, avide de nouvelles découvertes et connaissance pour m’en dissocier par la suite. Je travaille en dehors de l’atelier pour découvrir la ville dans tous ses contrastes. Ce n’est qu’après que je me mets à sillonner la ville à la recherche de nouveaux éléments de travail. C’est ma façon à moi de donner du sens à l’insignifiant, tout en relatant mon propre état d’esprit dans un lieu et temps donnés. Ma façon également d’établir mon propre carnet de voyage.
Qu’en est-il de vos assemblages de photographies ?
Le principe est le même, dans la mesure où je ne fais que traduire un sentiment. C’est la technique qui change. J’effectue une série de photos autour d’un même objet et sous le même angle. Ces photos sont par la suite retravaillées numériquement, recolorées et mises en un ensemble.
Dans plusieurs de vos travaux, vous impliquez également des artisans de la région. C’était le cas lors de votre séjour à Casablanca, et c’est également le cas à Marrakech ? Quelle est la finalité de ce procédé ?
La proximité des artisans donne une autre dimension à mon travail qui est axé sur la frontière entre l’art et l’artisanat. C’est pour cela que plusieurs de mes travaux sont exécutés par des artisans. Moi, je me contente d’établir des coquilles et des plans et je donne à fabriquer à l’artisan. Cela me permet d’entrer en contact à la fois avec la culture des lieux que je «visite» et avec les gens de la région. Une façon de mieux me saisir de leur quotidien et de nourrir mon travail. J’avoue que c’est un peu égoïste de ma part, dans la mesure où il s’agit d’une recherche intime des moyens de produire des oeuvres. Pour moi, c’est le rapport avec la quotidienneté qui fait office à la fois de support et de format de travail.

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