ALM : Que représente pour vous la participation à ce festival ?
Khadija Tnana : Je participe au 2ème Festival «Voix de femmes» grâce à mon exposition dont le vernissage a eu lieu lors de l’inauguration de cet événement. Je cherche, à travers cette participation, à encourager cette initiative dédiée à la femme. La programmation de cette exposition dans le cadre de ce festival montre que cet événement ne se limite pas uniquement à la chanson mais s’ouvre sur les autres domaines de création.
Croyez-vous que cette ouverture profitera à la femme pour laquelle ce festival a été dédié ?
J’espère que cette ouverture englobera les autres domaines de création dont la femme marocaine trouve des difficultés pour y accéder. C’est très intéressant de programmer, au cours de ce festival, des soirées musicales. Mais je trouve que la femme a fait preuve, depuis toujours, de son talent dans le domaine de la chanson. Nous souhaitons que les activités de ce festival porteront, pour les prochaines éditions, sur le théâtre, le cinéma et l’écriture.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours artistique ?
J’étais occupée, au début, par des responsabilités politiques. J’étais pendant neuf ans première vice-présidente du président du conseil de la commune de Fès. Mais j’étais, depuis mon enfance, assez passionnée par la peinture. Je me suis rendu compte, au début des années 90, que je n’étais pas faite pour la politique. J’ai décidé en 1993 de rompre avec toutes mes activités politiques et de m’adonner à ma grande passion qui est la peinture. Et cette nouvelle exposition résume en quelque sorte mon parcours dans le domaine des arts plastiques.
Qu’est-ce que vous présentez dans cette exposition ?
J’y expose vingt-trois tableaux. J’utilise le corps pour exposer un certain nombre de questions qui ne cessent de me préoccuper dont celle de la femme marocaine. Celle- ci demeure l’une de mes grandes préoccupations. Il ne faut pas nier que la condition de la femme s’est améliorée ces dernières années.
Mes peintures traitent des problèmes de la femme depuis le début de mon engagement dans le militantisme, notamment dans les années 40, 50 et 60. J’ai utilisé aussi le corps humain pour traiter de la problématique de l’émigration clandestine au Maroc. J’ai également utilisé le corps humain pour soutenir la question palestinienne en évoquant les souffrances des enfants de l’Intifada (atfal al hijara).
Est-ce que vous présentez vos nouvelles toiles dans cette exposition ?
Cette exposition comporte mes nouvelles œuvres réalisées par le collage. J’expose quelques tableaux que j’ai présentés respectivement à Madrid et à Paris. L’exposition comprend des tableaux que j’ai peints, en 2006, pendant mon séjour à la cité internationale des arts de Paris.